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Critique de EmilieAFDL


Une chose est sûre, il n'y a pas eu rencontre entre Prendre Lily et moi lorsque j'ai commencé à le lire. J'ai trouvé l'écriture en deçà de ce à quoi je m'attendais, et la froideur générale qui se dégage de l'écriture a imposé une distanciation entre l'histoire et moi. Avec une écriture comme celle-ci, me faire entrer dans une intrigue à laquelle je ne m'attendais pas du tout au vu de la quatrième de couverture, a été très compliqué, et je pense ne jamais y être parvenu.

Je ne m'attendais donc pas à un roman policier, et pourtant, Prendre Lily en est un. Il n'est pas mentionné une quelconque enquête ni même de policiers sur la quatrième, et je trouve ça un peu trompeur puisque cela prend, en réalité, 99% de l'espace. Oui, Prendre Lily est un roman policier, oui il y a des flics et une enquête. En soi, ça ne m'a pas plus dérangée que ça puisque je trouvais la quatrième sympathique, et que du coup j'étais curieuse de voir comment l'autrice allait traiter son intrigue policière avec ce résumé.

L'idée de départ était très prometteuse, seulement avec moi, l'autrice s'est méchamment pris les pieds dans le tapis et s'est affalée de tout son long. Ça a coincé dès le départ : personnages, intrigue, style, genre, rien n'allait avec rien, je n'ai trouvé aucune cohérence, aucune harmonie. Pourtant, j'ai persévéré. D'accord, plus parce que je savais qu'en faisant une pause jamais je ne reprendrai ce livre, que parce que j'avais vraiment envie de le lire, mais quand même, j'ai persévéré. Et ça a été long.

L'intrigue est basée sur un seul concept que l'on étire sur plus de 500 pages : les enquêteurs ont un suspect, un coupable même puisque la présomption d'innocence passe quand même vachement à la trappe, mais aucune preuve. Finalement, on cherche à prouver une théorie, une intime conviction, plus qu'à trouver le coupable d'un meurtre. Cinq cent pages construites sur le fait qu'une femme a été tuée, que les flics sont persuadés d'avoir trouvé le coupable, n'ont aucune preuve pour l'inculper mais cherchent à partir de rien, le tout répété plusieurs fois selon le cycle « suspect → recherche de preuve → échec » étalé sur plusieurs années, ça fait long quand on n'est pas dedans.
Ça a été pour moi d'autant plus long que jamais l'autrice n'a réussi à semer la conviction en moi de la culpabilité du suspect. Les déductions sont tirées par les cheveux, les intimes convictions basées sur du néant : en somme, je n'y ai pas cru une seule seconde, même une fois le livre terminé. Dès lors, je n'ai pas saisi l'acharnement ni même les déductions et les intuitions des enquêteurs, que je n'ai en aucun cas partagées. Dans ma tête, ces flics perdaient leur temps avec une non-histoire, et moi aussi. La résolution de l'affaire n'a rien changé : je ne suis pas convaincue, même par les « preuves », cette affaire n'est pour moi pas close du tout. En définitive, ce n'est pas tant le fait de ne pas croire en la culpabilité du suspect qui me chagrine, mais plutôt cette façon que l'autrice a eu de tourner en rond pendant plus de 500 pages pour arriver à des preuves et conclusions dont certaines auraient pu être trouvées bien avant, et qui elles aussi sont tirées par les cheveux, le tout pour exactement arriver là où on voulait en venir au départ sans avoir l'impression d'avoir été éclairée. Tout ça pour ça.

Peut-être les personnages auraient-ils réussi à me convaincre et à rendre le tout un peu plus palpitant si seulement ils avaient été un peu plus mis en avant, plus décortiqués. Au moins le flic principal. Or, là, rien. Aucun personnage n'a de réelle histoire et d'ailleurs, je n'ai su donner d'apparence, de caractéristiques ou de visage à aucun d'entre eux, si ce n'est le suspect que l'on se contente de surnommer gros tas. Et heureusement qu'il est là, ce Damiano Solivo pour donner un peu de vie humaine à ce livre qui n'est peuplé que de fantômes !

Jusqu'à la fin, j'ai misé sur le potentiel, sur l'espoir, sur le caractère prometteur de la quatrième, et si le dernier tiers est un peu plus rythmé, je reste avec ce goût de « je n'y ai pas cru une seule seconde » et d'inachevé, et de façon générale avec une grande frustration, celle de ne pas avoir adhéré à cette histoire ni à la façon dont elle est racontée.
Lien : https://aufildelhistoire.com..
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