L'égocentrisme est générateur de mal-être. Plus on est égocentré, plus on est déprimé.
Je rangeais donc à tort dans la liste des légendes urbaines les affirmations de circulation de drogue dans les cures de désintoxication. Un canular comme le serait l'échange sous le manteau de Kinder Buenos dans une cure de thalasso amaigrissante.
Les dépendants consomment pour contrer l’ennui. Et la consommation l’alimente. L’ennui devient un serpent qui se mord la queue.
En faisant taire les angoisses, la drogue révèle une vérité. Une vérité qui peut parfois n’exister que dans le temps du trip. Mais qui a quand même existé, et existe toujours en latence.
L’enfance devrait être une lune de miel avec l’existence
Le bonheur ne se conjugue pas au verbe avoir. Car la grammaire, elle, est raisonnable.
J’ai « tout pour être heureuse », comme on dit benoîtement. Pourtant ce « tout » n’est qu’apparences. Disposer d’avoirs à volonté chez Cupidon, le banquier ou la statue de la liberté serait la garantie du bonheur, ce désert de la déprime. Le bonheur ne se conjugue pas au verbe avoir. Car la grammaire, elle, est raisonnable.
La cigarette est la seule drogue tolérée, alors je décide de recommencer à fumer, d’autant que cela me permet de rester au contact des autres. Entre les repas et les activités, c’est dans le jardin-couloir que se réunissent les recrues, bravant le froid et la pluie de novembre pour s’adonner à la clope. La nicotine donc, comme toute « bonne drogue », permet de faciliter les échanges.
Dans la société des hommes, on vous accueille en vous proposant un verre. Au royaume des sobres, on s'assure que vous n'en avez pas bu. On donne son nom, puis on souffle dans le ballon. L'alcool n'étant pas mon poison de prédilection, je peux vogue, une dernière fois, en toute discrétion.