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Critique de dannso


Une nouvelle expérience audio, pour un roman choral, lu par plusieurs interprètes. C'était pour moi la première fois et j'ai beaucoup aimé que des voix différentes soient associées à chacun des intervenants dans ce roman. Cela met en valeur cet aspect roman choral que j'adore quand il est bien maitrisé ce qui est le cas ici.

Le roman se déroule sur deux temporalités, séparées de quelques semaines. on assiste d'une part au séjour en Namibie d'Apolline et son père, venus chasser un lion. En Namibie où vit Kondjima, jeune Himba. Celui-ci n'a rien pu faire quand le troupeau de son père a été décimé par un lion, celui-là même que la française doit tuer. Mais Kondjima ne l'entend pas ainsi : ce lion c'est lui qui doit le tuer pour devenir un bon parti au village.

Et , d'autre part, quelques semaines plus tard, dans les Pyrénées, Martin, garde dans un parc national, écume de rage devant la photo d'une jeune fille armée d'un arc devant le cadavre d'un lion. Il est anti-chasse et milite au sein d'une association qui, après enquête, livre les chasseurs à la vindicte des réseaux sociaux. Mais cette photo va devenir pour lui une affaire personnelle. il enquêtera seul.

J'ai beaucoup aimé ce roman, maitrisé de bout en bout tant dans le passage d'une temporalité à l'autre que dans les relais entre les différents interlocuteurs, le quatrième étant le lion, auquel l'auteur prête une réflexion humaine, ce qui est toujours sujet à caution, mais qui ici ne prend pas trop d'importance et ne m'a pas choquée.

Un mot d'abord sur le texte en lui même et l'écriture de l'auteur que je ne connaissais pas. Cette écriture met magnifiquement en valeur les paysages splendides de Namibie et des Pyrénées, et la voix des lecteurs ajoute encore à cette beauté. Je n'ai jamais trouvé ces descriptions trop longues, et pourtant l'écoute ralentit le rythme d'avancée dans le roman.

Deux camps qui s'affrontent dans ce roman , les chasseurs et les anti-chasses, deux camps personnifiés par Martin et Apolline. L'auteur évite avec intelligence tout manichéisme dans la description des chasseurs, livrant avec Apolline le personnage le plus nuancé du roman. Je ne suis pas parvenue à la détester, et pourtant, je ne peux m'imaginer tirant sur un animal, quel qu'il soit.
Et c'est Martin qui dans son rôle de défenseur de la nature se montre le moins capable de recul et de finesse dans son analyse de la situation.
Le rapport de l'homme et de la nature s'enrichit d'une troisième dimension par la description de la vie en Namibie, d'un coté les villageois qui dépendent de leur bétail pour leur survie, et pour lesquels un lion tueur est une catastrophe, de l'autre les relais de chasse où certains trouvent un travail plus rémunérateur.
Et en toile de fond, que ce soit en Namibie ou dans les Pyrénées, le dérèglement climatique, sécheresse d'un coté, froid et chutes de neige tardives de l'autre.

Un roman fort, d'un auteur que je découvre.
Et je me réjouis quand je lis que celui-ci n'est pas son meilleur ...
Merci à NetGalley et aux édition Audiolib #Entrefauves #NetGalleyFrance
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