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Critique de nadejda


« … une fille descend les marches tel un tourbillon, non pas élégante et confiante mais plutôt folâtre et haletante, dans un papillonnement de manteau et foulard et de doigts écartés…… en rougissant non pas de honte mais de vie… »
« folâtre et haletant » , papillonnant, des adjectifs qui me semblent coller à ce texte jalonné de beaux passages, qui par moments séduit et à d'autres peut être agaçant. Séduisant parce que tourbillonnant et plein de vie. Oui, il ressemble à cette fille qui descend les marches subjuguant le jeune garçon gracile qui ne s'est pas encore découvert.

Madame Nielsen ne cherche pas à délimiter, cerner et donc dénaturer en voulant comprendre, elle souhaite que seule irrigue ce texte la vie, sa fluidité, ses ombres et sa lumière, la vie qui va et vient, qui vous subjugue et vous broie…

… il éprouve encore une fois ce soulagement indicible quand quelque chose, ce qu'il y a de plus grand, ce qu'il y a de plus beau, a été possible l'espace d'un instant… p 62

J'ai eu envie parfois d'arrêter cette lecture mais les éclats de beauté fugaces surgissant au détour de ces réminiscences parfois difficiles à suivre l'ont relancée et j'ai poursuivi à la suite du jeune garçon gracile qui, lui-aussi cherche et se perd, tentant de se découvrir, traversé par de soudaines et comme évidentes fulgurances dont il doute l'instant d'après.
Un texte composé, comme l'est la vie, d'éclats de lumière et d'ombre, de violence, où l'on peut croiser le Caravage et Rembrandt aussi bien qu'Egon Schiele ou Strinberg



…. il traverse l'entrée pour pénétrer dans la pièce la plus petite, déjà transformée dans son souvenir en sa chambre à elle, la fille —et « la ferme blanche » de n'être plus un lieu inscrit dans le temps mais une pièce du récit qui succède à une multitude d'autres pièces, où toutes les choses et chaque mouvement peuvent advenir quand bon leur semble ;….. p 64

Madame Nielsen laisse monter à la surface les choses, les souvenirs, elle les laisse aussi s'évanouir sans tenter de les retenir et comme elle le dit si bien :
« le récit n'est pas « larger than life », plus vaste que la vie, il est l'unique sauvetage du temps. » p 147
Ce sauvetage m'a laissée déroutée et perplexe et pourtant j'en ai aimé bien des passages. J'ai aimé aussi le regard acéré que porte l'auteur sur son entourage et sur tout ce qui vient entraver la circulation de la vie, la vie qui se fraye un chemin coûte que coûte, la vie belle et dévastatrice qui veut être.


Merci aux éditions Noir sur Blanc et à Babelio qui m'ont offert cette lecture déconcertante.
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