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EAN : 9782882504715
176 pages
Noir sur blanc (24/08/2017)
2.5/5   20 notes
Résumé :
Des adolescents dans le Danemark des années 1980 qui désirent devenir artistes et sont tous persuadés de connaître bientôt une « destinée fulgurante ». Ensemble, ils vont vivre un « été infini », pendant lequel le temps s’est arrêté, rythmé par l’histoire d’amour qui s’est tissée entre la mère et un ami de sa fille. Or l’avenir ne s’est pas montré tel qu’ils l’avaient rêvé, et la mort s’est rappellée à leur bon souvenir. Un destin qui aura une portée à la fois dans ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Un petit livre , léger, au graphisme dépouillé qui se démarque par une présentation raffinée avec sa page de garde cramoisie qui s'ouvre sur des feuillets vanille , une belle invitation à la lecture , une note de délicatesse.

Puis, dès les premières lignes, on est surpris par le style atypique : le texte apparaît en longues phrases amples tantôt coulantes tantôt bouillonnantes ,un flux sans chapitres . Ondoyant .
C'est parfois une sorte de parenthèse onirique, suspendue dans le temps, parfois une narration douce-amère parfois encore l'expression du désarroi .
La trame du récit se construit sur le thème du destin, celui d'adolescents réunis un été dans la campagne danoise .
La période estivale et le lieu engendrent une atmosphère romantique mais bien vite les côtés sombres du tableau apparaissent en toile de fond n'épargnant pas la complexité des relations : un récit qui fait figure de psychothérapie semble-t-il .

J'avoue avoir été gênée par la neutralité voulue par l'auteur quand il parle de "la fille" "le jeune garçon " "la mère"" le beau-père" etc...un détachement, une distance qui place l'autre en observateur, l'autre, le narrateur bien sûr mais aussi le lecteur .
Curieux ce récit : riche et tout empreint d'ambiguïté. Beauté et noirceur mêlées, espoirs et désarroi.

La quatrième de couverture compare ce roman à ceux de Karen Blixen ? Pour ma part, j'ai plutôt pensé à Proust ou parfois à Hervé Bazin.
Je dirais que c'est un roman dense, touffu, court mais d'une lecture parfois complexe. A mon humble avis, il devrait intéresser les lecteurs férus de psychologie :les personnages semblent tous choisis pour servir de belles études de cas.

Un livre qui provoque aussi chez moi un sentiment d'ambivalence : disons que je l'ai apprécié pour l'originalité de sa syntaxe ,pour la poésie et l'hypersensibilité sous-jacente mais moins pour le fond car je n'ai pas vraiment ressenti d'empathie pour les personnages ,un récit qui s'écoute , qui se regarde plus qu'il ne se vit .
Une lecture qui réclame de l'attention , à l'aura certaine. Elle me restera en mémoire. Et, j'ai donc été sensible aux attraits de cette nouveauté .
Je remercie "Masse critique "et les Editions Notab/lia de m'avoir permis cette découverte littéraire.
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« … une fille descend les marches tel un tourbillon, non pas élégante et confiante mais plutôt folâtre et haletante, dans un papillonnement de manteau et foulard et de doigts écartés…… en rougissant non pas de honte mais de vie… »
« folâtre et haletant » , papillonnant, des adjectifs qui me semblent coller à ce texte jalonné de beaux passages, qui par moments séduit et à d'autres peut être agaçant. Séduisant parce que tourbillonnant et plein de vie. Oui, il ressemble à cette fille qui descend les marches subjuguant le jeune garçon gracile qui ne s'est pas encore découvert.

Madame Nielsen ne cherche pas à délimiter, cerner et donc dénaturer en voulant comprendre, elle souhaite que seule irrigue ce texte la vie, sa fluidité, ses ombres et sa lumière, la vie qui va et vient, qui vous subjugue et vous broie…

… il éprouve encore une fois ce soulagement indicible quand quelque chose, ce qu'il y a de plus grand, ce qu'il y a de plus beau, a été possible l'espace d'un instant… p 62

J'ai eu envie parfois d'arrêter cette lecture mais les éclats de beauté fugaces surgissant au détour de ces réminiscences parfois difficiles à suivre l'ont relancée et j'ai poursuivi à la suite du jeune garçon gracile qui, lui-aussi cherche et se perd, tentant de se découvrir, traversé par de soudaines et comme évidentes fulgurances dont il doute l'instant d'après.
Un texte composé, comme l'est la vie, d'éclats de lumière et d'ombre, de violence, où l'on peut croiser le Caravage et Rembrandt aussi bien qu'Egon Schiele ou Strinberg



…. il traverse l'entrée pour pénétrer dans la pièce la plus petite, déjà transformée dans son souvenir en sa chambre à elle, la fille —et « la ferme blanche » de n'être plus un lieu inscrit dans le temps mais une pièce du récit qui succède à une multitude d'autres pièces, où toutes les choses et chaque mouvement peuvent advenir quand bon leur semble ;….. p 64

Madame Nielsen laisse monter à la surface les choses, les souvenirs, elle les laisse aussi s'évanouir sans tenter de les retenir et comme elle le dit si bien :
« le récit n'est pas « larger than life », plus vaste que la vie, il est l'unique sauvetage du temps. » p 147
Ce sauvetage m'a laissée déroutée et perplexe et pourtant j'en ai aimé bien des passages. J'ai aimé aussi le regard acéré que porte l'auteur sur son entourage et sur tout ce qui vient entraver la circulation de la vie, la vie qui se fraye un chemin coûte que coûte, la vie belle et dévastatrice qui veut être.


Merci aux éditions Noir sur Blanc et à Babelio qui m'ont offert cette lecture déconcertante.
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Le livre traite de la quête d'identité sexuelle à partir d'un groupe d'adolescents dans les années 1980 au Danemark.
Tous ces jeunes gens désirent devenir artistes et l'été qu'ils passent ensemble a des airs d'éternité.
Les barrières entre les personnages n'existent pas.
La personnalité de l'auteure habite le livre.
Avant de devenir Madame Nielsen, celle ci s'appelait Claus Beck-Nielsen.
Il lui aura fallu 48 ans avant de prendre sa propre identité sexuelle. Cela a dû constituer un grand tourment!
Le style d'écriture est tout à fait particulier. La troisième personne employée pour la narration donne une grande distance au récit et le place comme sur un nuage.
Les répétitions de paragraphes et de phrases ajoutent comme un refrain insistant au texte.
Je pense que ce travail peut plaire aux personnes qui arrivent à rentrer dans un style d'expression moins conventionnel que le style narratif habituel.

Merci à Babelio et aux éditions NOTAB/LIA pour m'avoir permis d'approcher une auteure que je ne connaissais pas.
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Tout d'abord, une impression d'asphyxie: des phrases très longues dans un déroulement continu, et très peu de paragraphes. C'est déconcertant, de même que les répétitions d'expressions, mais on s'habitue finalement assez vite.

Ensuite, autre aspect curieux, la neutralité voulue, les personnages n'ayant pas de noms, ou très peu, c'est "La fille" ou " le jeune homme dégingandé " par exemple.Mais le narrateur extérieur intervient dans son récit, nous annonce que " l'été infini" va commencer ou se terminer, un peu à la manière d'un choeur antique.

Cet été infini, on l'attend longtemps, car les acteurs de cette histoire se mettent en place doucement, on évoque leur passé , et ils sont même projetés dans leur avenir . L'été infini au coeur du Danemark des années 80 sera celui de la passion amoureuse, artistique, des adolescents en quête d'identité. Celle notamment du jeune homme sensible pour lequel on utilise " il" ou "elle", ce qui laisse entrevoir dans ce roman au lecteur une part autobiographique . En effet, l'auteure a été en premier lieu un homme ...

J'ai été intéressée par le style atypique, les différents récits de vie si particuliers de chacun des protagonistes, cependant, je n'ai pas adhéré complètement à cette histoire, confuse et trop décousue, ni aux personnages peu attachants, peut-être justement parce qu'ils restent assez indéfinis.

En tout cas, merci à Babelio et aux éditions Noir sur Blanc, pour l'envoi de ce livre , c'est toujours enrichissant de découvrir de nouveaux horizons littėraires!
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Merci aux éditions NOTA/LIA et à l'opération Masse critique pour l'envoi de ce livre.

169 pages seulement mais ma première lecture fut déroutante et ardue...

Des phrases interminables, s'étalant sur plusieurs pages parfois, de nombreuses digressions, une mise en page peu aérée et très peu de signes de ponctuation, des protagonistes que l'auteure désigné rarement par leur prénom ("le jeune garçon, qui est peut-être une fille mais ne le sait pas encore", "la fille", "la mère", "les deux petits frères", "l'artiste portugais", "le garçon bien bâti", etc), ajoutez-y la quasi absence de trame, tout cela m'a demandé de la persévérance pour finir ce livre...

Mais m'étant engagé à rédiger une critique, je me suis forcé à le relire, parfois à voix haute, pour éviter de me perdre dans ces longues phrases. Cette nouvelle lecture m'a mieux armé pour ce compte-rendu, et m'a permis d'atténuer ma première impression négative sans toutefois la transformer en une appréciation élogieuse.
Dans le sous-sol d'une ferme blanche dans la campagne danoise dans les années 1960, vit une famille : la fille, sa mère, son beau-père, ses deux petits frères ainsi que son petit ami, le jeune garçon cité plus haut.
Ce dernier, des années plus tard, devenu une vieille dame, est le narrateur.
Le beau-père quitte le domicile, et son absence permet l'installation de nouveaux personnages dont un jeune artiste portugais qui deviendra l'amant de la mère.
Dans cette ambiance bohème, tous ces jeunes artistes ont des rêves, des attentes, aiment, croient en une destinée fulgurante. C'est le début de l'été infini où tout est possible.
Ce sera hélas aussi la saison des espoirs perdus, la saison où rien ne se passe.
C'est l'apparition de la maladie et de la mort.
Roman de la passion, du destin, de la mort, de la mémoire, la mélancolie est toujours perceptible.
Il y règne dans ce roman une indéniable atmosphère, je reconnais au style une musicalité certaine, mais hélas je n'y ai pas adhéré.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
...chez l'occulte "artiste capillaire", un nabot barbu et enrobé..... Le jour ne perce pas ces lieux, l'obscurité règne pièce après pièce après pièce, toutes croulantes sous le poids des livres et de la poussièreet des objets occultes, tandis qu'à l'autre bout se trouve une cuisine ... qui rappelle le laboratoire alchimique du maniaque Strinberg à Paris avec ses cornues frémissantes et bouillonnantes et fumantes, ......
Et, très tard dans la nuit, lorsque les vins capiteux ont fait leur effet, il les convainc de couper une mèche la plus large et la plus longue possible de leurs cheveux pour ensuite les nouer ensemble, celle du jeune garçon gracile avec celle de la fille, plus tard celle de la mère avec celle de l'artiste portugais, et les transformer en des colliers et bracelets et boucles d'oreille aussi magiques que magnifiques, qu'ils porteront chacun comme des talismans dans une promesse d'amour qui est également une malédiction (semblable à la guerre qui donne vie à l'Histoire mais n'est que mortelle pour l'humanité). p 74
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... elle ne pardonnait rien à personne, la douleur et le chagrin étaient dissimulés au creux d'un ici et maintenant. qui chez elle durait bien plus qu'un instant et se déversait dans un monde illimité par lequel elle se laissait engloutir, avec lequel elle fusionnait, qu'elle habitait entièrement, qu'elle était pleinement de la même manière qu'elle était sa chambre capharnaüm et son existence individuelle au cours de "l'été infini" à la ferme blanche, comme s'il n'y avait que ça et rien d'autre, comme s'il ne fallait plus compter sur l'arrivée de l'avenir, ce que la plupart des gens qui faisaient sa connaissance trouvaient charmant et enviable... p 56-57
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« … le riz et le curry, cette collision entre d’une part les grains de riz blancs et presque crayeux, non, blancs comme la chair de la morue sur le blanc de l’assiette, oui, la mer du Nord, l’océan, les abysses glacés et inconnus, la dernière tache blanche du globe à onze kilomètres sous la surface des mers, et d’autre part le jaune intense du curry, sa flamboyante flavescence, semblable à la poussière brûlante du désert, pareille au noyau incandescent d’une planète » p 90
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Et, pendant ce temps, au cimetière, le garçon jadis si bien bâti gît sous trois cuillerées de terre dans son cercueil au fond de la fosse. Ici, la voix peut se poser et trouver le repos, dans la mort, qui est le centre de gravité vers lequel elle n'a cessé d'être attirée et autour duquel elle a enlacé ses lignes: Tu es né de la terre, tu retourneras à la terre, tu te relèveras en mots de la terre.
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Lorsqu'il pénètre dans la chambre d'hôpital, ils sont déjà là pour la plupart, pas tous, pas "l'été infini" dans sa totalité qui serait réuni une dernière fois, pas encore, pour cela nous attendons le bouquet final...
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Madame Nielsen présente son roman L'été infini - Rentrée littéraire 2017
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