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Critique de ludovickaletka


Nietzsche a toujours été pour moi une image obscure, lointaine et aussi mystique et imprononçable que l écriture de son nom.
L image probable d un amateur qui a un lien avec la philosophie aussi bien attirant que repoussant. le résumé de l expression usitée mais tellement géniale de "Je t aime moi non plus".

Alors j ai repoussé, repoussé, le temps que l âge et les rides prennent le devant, me toquent sur l épaule et me disent : "bon, il est temps maintenant..."

Peut être aussi arnaché de mon arc (esprit) et de mes flèches (éléments d intelligence acquises le long d une existence humaine), ce qui m a rendu un moins nerveux et plus serein. Et puis surtout parce que je le voulais.

Je ne vous raconterai pas l histoire de ce livre, pour trois raisons :
1/ Je laisse aux amis lecteurs ceux beaucoup plus doués et qui s en sentent les épaules pour remplir ce paragraphe
2/ pour moi, cela ne se résume pas ; difficilement équivalent à un roman
3/ ce n est donc pas un roman, c est un océan d idées, de concepts, de réflexions et de thématiques, construit et élaboré en plusieurs tomes dont celui-ci en fait partie.

Et pourtant, avec tous ces handicaps que je traine dans mes vieilles chaussures, je suis heureux d avoir ouvert ce livre, de l avoir manipulé, malmené, écrit de toute part dedans (parfois gribouillé) - ce qui veut dire pour moi lui donner une vie plus extraordinaire que beaucoup de ses congénères qui, beaux, bien portants et fiers de leurs pages soigneusement repassées, se nourrissent de poussières et de solitude.

Et j ai aimé. J ai même adoré. En expliquer la raison reste pour moi un phénomène qui pourrait peut être friser le mystique ou un pathos délirant. J ai aimé pas parce qu à l issue de cette lecture j ai eu le sentiment de me sentir plus intelligent que je pourrais paraître, mais chaque paragraphe, chaque mot, chaque vision imagée de cet homme m ont interpellé et ouvert des écueils que je ne connaissais pas vraiment. Bon, bien sûr, sans fanfaronner, parfois après plusieurs relectures de quelques uns d entre eux. Preuve que je suis tenace dans ma démarche. d'ailleurs, je pense qu il faut l être un tout petit peu dans la philosophie.

Je pourrais citer des centaines d exemples, mais je n en citerai aucun. Après tout, peu vous en importe, la multiplicité des regards font que chacun à la curiosité de sa vision, chacun à ses beautés a entendre et à concevoir, chacun à sa croix à porter, lire et écrire.

Je suis celui qui a voulu magnifier ma vie de poésies, de mots enjolivés à dessiner et de peintures lumineuses à écrire. J ai trouvé avec ravissement un Nietzsche seul capable de "poétiser" une philosophie, de rendre accessible des idiomes et des thématiques par la joliesse des mots et des phrases sculptées avec culot et force pénétrante, le tout scalpelisé par une intelligence hors norme.

Je ne chercherai nullement à défendre ou encenser la profondeur des réflexions de Nietzsche. Chacun se l approprie comme il veut et comme il le juge. En tout cas, cet homme a cette faculté de rendre clair ce qui peut paraître obscur avec une écriture frôlant parfois l obscurité.

J écris cette critique le dos à l envers car il s agit surtout d un ressenti qui fait suite à une belle aventure qui ne demande maintenant qu à se poursuivre. J irai bientôt parler avec Zarathoustra. C est la beauté et la majestuosité du livre, de la lecture et de l union entre un auteur et son lecteur, qu il s agisse d un roman, d une poésie, d un essai ou d une philosophie.

Essayez.
Essayez ce qui peut paraître l inconnu ou la crainte. Vous serez seul(e) maître à bord pour continuer à voguer ou rentrer au port.
Nietzsche disait qu il faut vivre dangereusement pour apprécier la vie.
Derrière un livre, cela me va bien...


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