C'est la raison pour laquelle dans mon poème je soutiens que les mots nous font tanguer souvent. Les mots sont l'ensemble des océans du monde. Ils sont plein de vagues; ils nagent vers plus d'une direction à la fois.
Je ne suis pas tout à fait un humain puisque l’injustice que je subis ne compte pas.
A leur âge, mes copains ne savaient pas encore que les hommes sont des hommes. On n'a pas besoin d'être intelligent - mais être bon, c'est indispensable. Quand on l'est, l'intelligence vient se proposer d'elle-même.
C'était stupéfiant ! Leur réaction me révélait que la parole poétique était un outil de transformation sociale. Ce fut la leçon de ma vie.
C’est la faute à Malraux ! Oui, j’ai nommé le ministre de la Culture du général de Gaulle soi-même ! C’est incroyable ? Oui, incroyable ! À dire vrai, ça ne l’est pas tant que ça. André Malraux était un grand bonhomme. Avec La Condition humaine, son roman chinois, il avait révélé ses qualités d’empathie envers les peuples colonisés. Comme Balzac, il croyait à la “République des lettres”. Je lui dois le destin politique qui m’a mené jusqu’en Chine…
On n’a pas besoin d’être intelligent – mais être bon, c’est indispensable. Quand on l’est, l’intelligence vient se proposer d’elle-même.
C’était la guerre raciale, la plus prévisible, un sport pratiqué par tous. Je venais, moi, de province où ses effets étaient atténués. J’ai baissé la garde, comme d’habitude ; aussi le coup m’atteint-il avec une rare violence ce matin. Tout s’est enlaidi en moi – autour de moi. Une ville qui vous met à l’index à cause de votre couleur de peau est une ville laide, affreusement laide.
Mes camarades avaient sali les sentiments, une barrière s’est dressée entre nous. J’en étais triste. J’avais honte de leur parler. Par exemple, je ne comprenais pas que Daniel, qui avait l’apparence la plus pure – un “aryen”, comme ils disaient, et sans humour le plus souvent – pût se montrer si bête. J’avais honte pour lui. Il ne respectait pas son apparence. Les méchants, quelquefois, ça se voit.
Mon nom: offensé;
mon prénom: humilié;
mon état: révolté;
mon âge: l'âge de pierre.
Ma race: la race humaine.
Ma religion: la fraternité.
(extrait de: Et les chiens se taisaient.)