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Critique de Luneaucoeur


Huis clos oppressant durant lequel on assiste à la décrépitude du narrateur, l'écriture est saisissante de haine, aux dernières heures d'un sadique persécuteur familial. Autour de son lit de mort, un combat s'engage entre trois générations de femmes qui ont subi sa perversité et le monstre, fier de l'être.

La métaphore du sari est très poétique... Il est, à la fois, cette tenue qui symbolise la féminité, qui dessine avec pudeur les courbes sensuelles et ce tissu qui enserre, qui calfeutre, qui entrave la liberté. Cette ambivalence exacerbe la misogyne ordinaire du narrateur. Fasciné et craintif devant l'image d'une inaccessible perfection, il cherche à l'assujettir sous les coups, à étouffer toute forme de beauté, de libre expression.
C'est un être paralysé qui frappe. Paralysé par la peur. Agonisant d'incomplétude. La violence qu'il exerce sur autrui semble lui restituer une densité auparavant dérobée, une ivresse de puissance, l'illusion d'un pouvoir reconquis, une valeur à sa vie proportionnelle à sa capacité de nuire, "la violence est une grâce", argue-t-il.
Rejoindra-t-il victorieux le néant de la mort ? Les femmes de sa vie, libérées de la peur, ne semblent pas disposées à l'absoudre...

Ananda Devi a une plume unique, somptueuse, électrifiante et percutante. Elle ne laisse pas ses personnages conspirer contre elle-même mais leur dévoile un horizon cadenassé dont ils ne trouveront la clé qu'une fois atteint leurs derniers retranchements...
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