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Critique de tamara29


Merci à Babelio et aux Editions L'Aube pour le roman noir de Carl Nixon « Une falaise au bout de monde ». Malgré la non présence de timbres sur l'enveloppe, il est finalement bien arrivé à bon port.
Et arriver à bon port, tout le monde n'a pas cette chance. En 1978, la Famille Chamberlain, d'origine anglaise, récemment arrivée en Nouvelle-Zélande, fait un voyage en voiture de quelques semaines pour découvrir ce nouveau pays avant que le père embauche dans une nouvelle société. Durant le voyage, elle a un accident : la voiture dérape et tombe d'une falaise…
Et sur les 6 membres du foyer, seuls 3 enfants réussissent à s'en sortir : Maurice, Katherine, Tommy, âgés respectivement de 14, 12 et 7 ans. Après 2 ou 3 jours, ils sont retrouvés par Peters, un homme vivant pas loin dans la forêt et qui les ramène chez lui. Plus exactement chez sa soeur Martha, une femme qui a des connaissances en médecine naturelle et va les soigner. Malgré les demandes des enfants, les adultes ne les ramènent pas « à la route ». Bon gré mal gré, les enfants vont devoir cohabiter dans le bush avec ces 2 adultes un peu étranges. Côté Outre-Manche, leur tante Suzanne va se rendre en Nouvelle-Zélande -à plusieurs reprises et sur plusieurs années- pour tenter de retrouver la trace de la famille disparue. Ce n'est qu'en 2010 que Suzanne apprend qu'on vient de retrouver les restes de son neveu Maurice. D'après les analyses effectuées, il serait mort plusieurs années après l'accident. Voilà de quoi épaissir le mystère de leur disparition.
J'avoue avoir été un peu déçue par cette lecture car malgré le synopsis et les commentaires très enthousiastes en 4ème de couv', malgré le suspens au rendez-vous, j'ai trouvé d'une manière générale que les personnages ont manqué d'ampleur au point de ne pas réussir à m'attacher à eux (à l'exception de Maurice peut-être).
De ce fait, j'ai avancé dans les différents flashbacks un peu frustrée et détachée. Et cela explique que je me sois parfois perdue dans les prénoms de la famille de la tante (le fils, le petit-fils, un voisin ??). J'étais souvent loin de toute émotion que l'on attend lors d'une lecture, comme une certaine empathie pour les personnages, quelques inquiétudes lors de l'évolution des évènements, ou encore un intérêt exacerbé pour le récit.
Je n'aurais pas été contre une dimension psychologique plus forte et le trait des personnages plus fin. Quelques réflexions de protagonistes ou des descriptions sonnaient un peu creux et cassaient un peu le rythme de la lecture. Des tentatives de donner de la profondeur aux personnages qui tombaient à plat (par exemple, la réflexion de la tante sur la couleur de peau de ses petits-enfants adoptés…).
S'ajoutent à cela, quelques invraisemblances qui gênaient un peu aux entournures. Rappelons que les enfants ont entre 7 et 14 ans. Or, peu après que les 3 gamins aient réussi à sortir du véhicule, ils se font à l'idée que le père est mort. Ils digèrent assez vite l'information. La mère et la petite soeur Emma (un bébé) ne sont plus dans la voiture ? Si les enfants se demandent un peu quel est leur sort (sont-elles mortes, disparues ?), cela ne semble pas leur effleurer l'esprit bien longtemps. Ok. Next. On passe à autre chose. Ainsi, les 3 enfants vont à peine pleurer leurs parents (3 larmes ½ et on n'y pense plus) et encore moins la petite soeur qui méritera à peine une phrase à ce sujet. En même temps, je devrais comprendre que le bébé était jeune, ils n'ont pas dû avoir le temps de s'y attacher. Et faut ce qu'il faut, pour réussir leur stage de survie, pas le temps de s'apitoyer. L'urgence est d'abord de s'acclimater au bush et à cette nature un peu hostile.
Idem pour le cas du petit Tommy dont je ne peux malheureusement pas dévoiler le fait qui me parait peu crédible.
Bref, à mon goût, des situations et des personnages qui auraient gagné à être un peu plus travaillées et brossées pour ne pas éprouver de gêne et un sentiment de manque lors de la lecture. Je restais de temps en temps sur ma faim… en attente d'un peu plus de saveur.
Possible que cette déception soit aussi en partie due à de récentes et belles lectures, des coups de coeur qui, forcément, font un peu d'ombre aux lectures suivantes (coup de coeur pour « Betty » pour ne citer qu'elle). Et si cela me gêne de faire ma petite râleuse et de ne pas être aussi enthousiaste en comparaison aux bonnes critiques précédentes, je dois rester la plus honnête en écrivant ce billet. Si j'osais l'image vis-à-vis de la Nouvelle-Zélande, je dirais que la 1ère mi-temps a été un peu poussive, avec quelques faiblesses dans la technique, mais que j'ai patienté en espérant encore l'essai…
Heureusement, peu à peu, la curiosité prend le dessus, le suspens montant en crescendo… le lecteur connaissant une partie de la fin de l'histoire (la mort de Maxime), tout curieux qu'il est, il a envie de savoir ce qu'il s'est passé pour le jeune homme et ce qu'il en est pour l'autre frère et la soeur. Il veut également en savoir plus sur les recherches menées par la tante peu après la disparition de la famille.
Le dénouement et ses quelques surprises permettent de limiter la déception et trouver du plaisir à tourner les pages. Sans parler du lieu où se déroulent les évènements qui donne un peu plus de piquant au récit : belle plongée (mais moins fracassante que la voiture) dans la Nouvelle-Zélande et sa nature sauvage : les falaises, le bush, (aah) les fameuses anguilles, les bêbêtes qui piquent, etc.
Au final, un roman noir qui tient la route par l'intrigue, et qui, malgré quelques embardées, pourra plaire à bon nombre de lecteurs par les thèmes abordés mais qui, malheureusement, risque de ne pas me marquer durablement.
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