AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Tandarica


Voici une succulente et truculente truite, non pas sur son lit de petits légumes, mais encore fumante, dans sa fourrure. Ne sommes-nous pas, au fond, tous un peu des vagabonds rabougris par le poids de nos bagages (« pauvres réfugiés », « ramassis de désarroi ») qu'il vaut mieux parfois laisser dans le couloir… « Pressons, pressons » (satirique « passons » reposé sur le paillasson des clichés) telle la devise du narrateur. Mais nous sommes prévenus « vaguer est beau, extravaguer est trop », « vaguer est beau penser est trop ». le narrateur brode donc autour de cette lithographie au titre scandaleux ou décevant, à l'image de la vie elle-même, « cette façon ridiculement prude de concevoir le dévoilement de la chair et l'intention de séduire ». Si la truite évolue généralement dans des eaux vives c'est quand elle vole qu'elle attire le plus. Car le narrateur est un Stolp [trébucher] et un haut voltigeur des mots, et le livre une rêverie douce-amère, de ce numéro d'acrobatie métaphorique, qui hante le passé et qui anime l'avenir : « les Stolp, au cirque du même nom avaient monté un numéro qu'ils appelaient “Le Hollandais volant”, un numéro à deux où l'un des acrobates sautait du trapèze et embrassait l'autre sur la bouche avant de se rattraper à ses mains. Plus tard, on l'avait rebaptisé “Le Baiser volé”. » À quoi bon la liberté si on ne sait éviter les trappes ? Déguster sans se faire avoir. Merci aussi à la traductrice, pour ce raffinement.
Commenter  J’apprécie          161



Ont apprécié cette critique (16)voir plus




{* *}