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Critique de lecoindesmots


Le corps féminin, le corps d'après. D'après l'enfance, d'après l'adolescence. le corps qui se transforme, qui évolue, qui pousse, grandit, s'élargit, s'arrondit, s'alourdit. le corps d'après.

Dans ce récit intimiste et sans concession, Virginie Noar explore les questions de l'identité, de la féminité, de la maternité. Parfois avec violence, parfois avec douceur, mais toujours avec une grande poésie et une maitrise parfaite des mots. Ai-je le droit de désirer ? Ai-je le droit de vivre ma vie comme je l'entends ? Serais-je une bonne mère ? Suis-je la compagne idéale ? Puis-je faire mieux, différemment, autrement ?

Mais toujours au travers du prisme du corps. Ce corps féminin qui nous appartient, mais pas tout à fait. Cette enveloppe faite de tissus divers et variés, qui nous porte et nous pousse. Ce corps qui nous lâche, parfois. Ce corps que nous n'avons pas choisi et avec lequel, pourtant, nous devons composer chaque jour de notre vie durant.

Et puis, il y a l'accouchement. L'acmé du roman, décrit avec tant de précision et de détails. Ce moment où notre corps ne nous appartient définitivement plus. Ce moment où il est entre les mains d'un autre, un étranger. le corps malmené, qui devient un objet. La violence, encore et toujours. La violence qui fait d'un événement si heureux et extraordinaire, un véritable calvaire pour certaines. Femme-objet, future mère. Pour donner la vie, il faut donner son corps. Son corps au corps médical, qui va – trop souvent – le bafouer, l'humilier, l'érafler, le couper, l'arracher, le déchirer.

Virginie Noar nous parle de ce que c'est qu'être femme. Ça prend aux tripes, ça questionne, ça fait mal. Parce que la vérité fait mal, parfois.

Un récit essentiel, dans lequel la violence n'a d'égale que la beauté du texte.
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