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Critique de Cricri124


Dans la famille "auteurs tombés dans l'oubli", je demande Louis Noir ! Mauvaise pioche....

Ancien militaire dans l'unité des Zouaves, il devient journaliste avant de devenir romancier. Ses écrits paraissent principalement sous forme de feuilletons dans les journaux du XIXème siècle. Ca, c'était brièvement pour le contexte.

Le récit quant à lui, se lit très vite (bon, il faut dire qu'il est aussi très court) mais je dois dire qu'il m'a laissé perplexe.

L'histoire, plutôt rocambolesque, relate les enlèvements et "contre-enlèvements" d'une française Mlle de Pelhouër, et de son ordonnance Nadali, une ex-amazone de béhanzin (que j'ai supposé être l'actuel Benin!) S'il n'y a qu'une française (cf. le titre de l'ouvrage), il y a deux captives! Ainsi que des brigands et des indiens qui pactisent... au début.

Personnellement, j'ai trouvé que le style était sommaire voire bâclé, fruste et sans concession. Il parait que l'auteur écrivait au rythme d'un livre par semaine. Ceci explique-t-il cela ? Les personnages sont quant à eux très caricaturaux, à la limite du super-héros parfois. Nos captives en sont un exemple flagrant. Elles manient le fusil avec une telle adresse que même Lucky Luke aurait du mouron à se faire! le passage ou elles jouent toutes deux à Guillaume Tell est à mourir de rire tellement la scène est dépouillée et ridicule. Je dois également avertir que les propos peuvent choquer, on y parle de "sauvages", de "nègres", de races. Nadali n'est autre que la "négresse" de la française. Et l'auteur manifeste un antagonisme particulièrement virulent envers la "race anglo-saxonne" qu'il tient pour intégralement responsable de l'extermination du peuple indien. Mais pas que. Qu'il se révolte contre l'extermination systématique des indiens est tout à fait légitime, la manière dont il s'y prend est parfois plus tendancieuse. Je n'oublie pas que nous sommes au XIXème siècle, le colonialisme et l'impérialisme sont à leur apogée, mais quand même. C'est parfois très limite.

En revanche, au delà de l'intrigue et du style, là où ca devient intéressant, c'est qu'il s'attache à évoquer la vie et la survie des derniers Sioux. Les coutumes et le quotidien des Sioux y sont décrits avec moult anecdotes qui rendent le récit vivant. On y sent la fascination qu'il éprouve pour ce peuple dur, fier mais droit et sincère. Il établit aussi un rapprochement amusant entre la culture indienne et celle des arabes bédouins. Et surtout, surtout, vous y découvrirez le secret du fumage du bouclier et la recette du tannage des peaux de bisons et de daims à la mode Sioux! INDISPENSABLE si vous souhaitez un jour porter les mêmes culottes que le général Grant! Ha!Ha! Tout de suite je sens un regain d'intérêt!

Bref, une découverte déconcertante, sans être désagréable. Certains passages m'ont même franchement fait rire, un peu à l'image d'un film d'horreur de seconde zone dont les trucages seraient tellement mal faits que cela en deviendrait comique. Ceci dit, l'auteur reste le témoin d'une époque et ses récits sont inévitablement le reflet d'un mode de vie, de pensées et de préjugés d'une époque. Un livre qu'il convient de lire en gardant l'esprit ouvert et faisant la part des choses. J'ai cru voir qu'un de ses livres concernait les esquimaux. Je le lirai peut être à l'occasion car je serais curieuse de connaitre le regard de l'auteur sur ce peuple, qui à cette époque, vient tout juste d'être colonisé par le Danemark après avoir été presqu'entièrement décimé par des famines successives.
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