Le bois possède cette particularité étonnante : il est un confident muet qu'aucune menace, pas même les flammes, ne parvient à faire parler.
Les hommes racontent, pas le bois.
C'est sans doute pour cela que l'on s'en est toujours servi et que l'on s'en sert encore aujourd'hui pour fabriquer les cercueils.
Quelles que soient les essences utilisées, le bois ne trahit jamais les secrets confessés dans l'obscurité de ceux et celles qu'il héberge pour l'éternité.
Lorsqu'ils coulent invisibles dans les veines, les secrets de famille sont les poisons les plus sournois : ils distillent sur la durée leur contenu vénéneux.
J'étais littéralement possédé par l'écriture de ce livre et, le soir de Noël, j'ai dit à ma femme sur le ton de la plaisanterie : le virus de la création me dévore.