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Critique de SophianeLaby


Dans ce livre sombre et poisseux comme la mort, deux femmes prennent la parole tour à tour. À deux générations d'écart, la même cabane, les mêmes arbres, le même homme : “celui qui a vu la forêt grandir.”

La première, c'est Kåra. le lecteur fait sa connaissance alors qu'elle se retrouve seule avec sa belle-mère, juste après la mort de Roar, son beau-père adoré. Auprès de la veuve, l'ambiance est lourde de secrets. “Tout ce temps. Toutes ces corvées. Tous ces non-dits.”

L'autre, c'est Unni, la mère de Roar. Elle aussi trimballe son lot de mensonges,
depuis sa fuite hors de Norvège jusqu'à cette cabane au fond des bois en Suède. Là, elle tente tant bien que mal de construire quelques bribes de bonheur pour sa famille, malgré l'éternité blanche et glaciale des hivers et la sécheresse morbide des étés.

Comme elles sont tourmentées, ces vies de femmes encerclées par la forêt, tantôt refuge, tantôt prison. “Même les troncs de bouleaux les plus blancs sont tachés de noir.” Depuis leurs feuillages centenaires et leurs branches hautaines, de toute l'indifférence de leurs troncs menaçants et de leurs ombres noueuses, les grands arbres contemplent, navrés, les destins malheureux de nos personnages.

Pourtant, le danger n'est pas dans la forêt endeuillée. Il est dans la faim, le froid, le feu, les ours, l'amour et les hommes.
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