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Marina Heide (Traducteur)
EAN : 9782264083128
432 pages
10-18 (18/01/2024)
3.82/5   100 notes
Résumé :
Meilleur roman de l'année 2022 en Suède " Si j'avais su prédire l'avenir, je n'aurais rien fait pour l'arrêter. Le chagrin ne mesure pas le bien et le mal. Le bonheur ne s'encombre pas de la morale. " 1897. Recherchée pour avoir pratiqué des avortements, Unni fuit la Norvège avec son compagnon et son bébé. Après avoir traversé les montagnes, la famille arrive en Suède, dans la province reculée du Hälsingland, et s'installe dans une ferme délabrée, à l'endroit le plu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Parlons de Celui qui a vu la forêt grandir de Lina Nordquist.
C'est une fresque familiale qui démarre en Norvège et se poursuit dans la province de Halsingland, en Suède, entre 1897 et 1973.
C'est l'histoire de Unni et de son mari Armod. Enfin non, ils ne sont pas mariés à ce moment là. En tout cas, ils s'aiment ; d'ailleurs, j'ai le sentiment qu'on ne s'aime plus avec autant d'ardeur aujourd'hui . Pourtant, ils souffrent de bien des malheurs, la faim, le froid, le doute.
Puis, c'est aussi l'histoire de Bricken et Roar et celle de leur fils Dag et de son épouse Kara. Ces gens vivent dans la même maison au milieu de la forêt, mais à une autre époque et c'est le parcours familial de ces différentes unions que raconte ce livre. Ce qui nous attache dans cette lecture c'est d'abord la grande fluidité de l'écriture et la lucidité des comportements en adéquation avec les événements et le milieu naturel. La nature est en parallèle autant intransigeante que les hommes et parfois le monde animal qui reste plus tempéré, toutefois.
C'est l'expression du vivant avec tout ce que cette assertion comporte de variantes, incluant naturellement, la mort. La composition du récit atténue cependant la tragédie qui reste belle quand la laideur se mesure en rivalité avec la beauté du monde. C'est donc un livre exigeant et pénétrant.
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Lorsque vous ouvrirez ce livre, vous serez tout de suite transporté en pleine forêt suédoise. Même si les décennies se sont écoulées pour laisser place aux nouvelles générations, la forêt reste là telle un témoin silencieux des événements passés et à venir. Ce lieu où se mêlent arbres, végétation et espèces sauvages se révèle au fil des pages un habitat à la fois protecteur, nourricier, hostile ou encore réconfortant. Au fond d'un sous-bois excentré, vous y découvrirez une maison où s'est installée une jeune famille venue recommencer une nouvelle vie à la fin du XIXème ou encore deux femmes vivant ensemble cent ans plus tard.

Cet ouvrage, considéré comme le meilleur roman de l'année 2022 en Suède, est un magnifique roman d'atmosphère. On se retrouve à notre tour au milieu de cette forêt à écouter le vent souffler dans les feuilles des arbres. Ouvrage très visuel au rythme assez lent, la plume très fluide de Nordquist Lina nous emporte avec une grande facilité dans cette histoire aux temporalités différentes mais dans un lieu commun.

Si vous aimez ce genre de littérature, je vous conseille vivement cette lecture même si certains passages vous toucheront certainement comme ça a été mon cas car cet ouvrage est empli d'une grande sensibilité.

Je tiens à remercier les Éditions Buchet-Chastel pour l'envoi de cet ouvrage qui m'a beaucoup marquée et dont j'ai pris beaucoup de plaisir à savourer...
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En 1897, Unni est en fuite avec son fils Roar et son compagnon, Armod. Alors qu'ils n'ont presque plus d'argent, ils achètent une cabane isolée au fond d'un bois. Il faut faire vite pour remettre en état l'habitation avant l'hiver et récolter de quoi se nourrir. Hélas, ils n'en auront pas le temps et la faim sera là, qui donne des crampes d'estomac et fait enfler le ventre des enfants.

En 1973, Roar vient de mourir. Sa femme Bricken et sa belle-fille, Kåra se font face.

Un des thèmes du livre est la condition féminine et les prédateurs sexuels.
L'autre thème est la faim, qui revient tous les hivers dans la cabane d'Armod et Unni.
Deux thèmes sombres, vous en conviendrez. Si ça et là des moments plus joyeux apparaissent, ils ne durent guère ; vous replongerez bientôt dans la noirceur.

Les secrets sont nombreux, j'ai cru les connaître tous rapidement, mais je me trompais, ils se révèlent un à un jusqu'à la toute fin du livre ; le dernier répondant à des questions non posées. Vous ne vous attendrez pas à ça, je vous le promets.

Lien : https://dequoilire.com/celui..
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Celui qui a vu la forêt grandir est un roman poignant. Je l'ai lu par moment en apnée, terrassée par la dureté de la vie de ces personnages, parfois apaisée par la beauté des paysages ou rassérénée par les liens forts et les sentiments profonds qui unissent les membres de cette famille.

Deux voix venues de deux siècles différents alternent en chapitres assez courts et nous plongent dans ce conte sensible et violent.

Unni tout d'abord, ma préférée. A la fin du dix neuvième siècle elle fuit la Norvège pour éviter la prison. Accompagnée de son très jeune fils Roar et de son compagnon elle traverse les montagnes pour s'installer au coeur d'une forêt du nord de la Suède. C'est là qu'il feront de "la paix" vieille cabane délabrée leur maison de famille. Unni nous fait partager la dureté de cette vie misérable. La famine, la misère profonde, la mort, les violences sexuelles tissent le récit. Mais, heureusement, ce lieu est aussi un refuge. Un lieu où l'on s'aime, un lieu ou des chaises peintes en vert pomme, quelques crochets aux murs, une peau d'ours ou une odeur de soupe adoucissent la vie. Ici on s'aime, on résiste, on affronte, on construit.

Et puis en alternance il y a Kara, belle fille de Roar. Elle est la troisième génération à vivre dans cette maison au coeur de la forêt. Dans les années soixante dix, après la mort de son beau-père elle vit avec Briken la compagne de Roar. Kara subit sa vie, est mal dans sa peau et trouve différents subterfuges pour survivre. Elle comble les blancs du récit d'Unni, prend le relais du récit de l'histoire familiale.

La saga familiale se tisse au fil des chapitres, composant entre présent et passé, entre douceur des sentiments et rudesse de la vie.

L'écriture fluide de Linda Linquist m' a entraînée dans le temps et l'espace. J'ai tourné les pages tour à tour boule au ventre ou sourire aux lèvres. Je me suis s'extasiée d'un écureuil, de flocons de neige légers tombant sur la forêt. J'ai pleuré des morts et hurlé de colère.
Un récit tragique et beau qui fait la part belle à Unni, magnifique héroïne, forte, aimante et résiliente.
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Celui qui a vu la forêt grandir de Nordquist Lina, premier roman, noir, de cette autrice.

En 1897, une jeune suédoise, Unni, accusée d'avoir pratiquer des avortements, est contrainte de quitter sa Norvège natale, si elle ne veut pas se retrouver en prison.
Elle ira se réfugier en Suède, avec son fils Roar et son compagnon, Arnold.

Après une longue route, à travers le montagnes, ils s'installeront dans une petite cabane abandonnée, nichée dans la forêt suédoise, dans la province reculée du Hälsingland, elle a pour nom "la paix". Ils l'achèteront à crédit à un fermier, mais avant qu'elle soit habitable, il faudra de longues années de galère.

Cette petite famille, s'agrandira, vivra, éloigné du village, très peu de contacts, au milieu des arbres et des animaux, ils essaieront de survivre, au jour le jour, malgré la neige, la sécheresse et bien d'autres problèmes.

soixante-dix ans plus tard, en 1973, nous retrouvons la descendance.
Dans la même maison, se font face 2 femmes, veuves. Celle de Roar, Bricken et sa belle-fille, Kara.
"Entre elles se dressent les secrets d'une famille dont la rudesse et la tendresse épousent celles des arbres qui les encerclent."

Les chapitres alternent entre présent et passé, une histoire sombre, poignante, effrayante par moments, mais les pages se tournent rapidement.
Un récit rempli de suspense, de magnifiques descriptions, de la flore, de la faune.
Une histoire d'amour et de mort très addictive.
J'ai beaucoup aimé, et je lirais très certainement son prochain livre.

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critiques presse (1)
LesEchos
23 mars 2023
Entre fable sociale, drame psychologique et thriller nordique, « Celui qui a vu la forêt grandir », de Lina Nordquist, est un roman addictif, aussi poignant qu'effrayant. Une histoire d'amour et de mort, dans le Hälsingland suédois, qui résume l'horreur et la beauté du monde.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Il y a deux choses auxquelles personne n'échappe dans la vie. Mourir et choisir.
p 223
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Nous qui avons le travail et la grâce avec nous, a-t-elle dit à sa fille aînée, nous devons agrandir notre table, et non notre clôture.
p 25
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Nous n'avons pas tardé à nous tordre de faim. Si les premières neiges nous avaient embrassés tendrement, l'hiver n'avait plus rien de doux ni de chaleureux. Ce n'était plus que gel, vide et paysage mort. Je manquais de lait pour ma petite. Mon garçon semblait avoir les yeux plus grands qu'avant. Sous les miens étaient apparues des poches aussi grosses que des prunes, marque des nuits trop courtes, du vent cinglant, de tous ces ventres vides et fragiles à remplir. Mes mots écorchaient Armod. Après tout, c'est ça, l'amour : s'il ne trouve pas de quoi se nourrir, il ne peut gagner la conscience et le coeur. Avec la faim, l'amour se déchire en lambeaux. Les moustiques desséchés sont les plus agressifs.
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J'étais devenue bonne au presbytère, la femme du pasteur avait besoin d'aide pour tenir la maison et ma présence plaisait à son époux. La nuit, quand le silence régnait, il ne manquait jamais une occasion de se glisser dans ma chambre. Comme le paysan des années plus tard, il venait se servir. Sa peau devenait moite contre la mienne aussi souvent qu'il le souhaitait, et la buée qui apparaissait sur la vitre donnait l'impression que même les murs avaient abandonné.
- je vous remercie, mademoiselle, m'avait-il dit un jour, avant de s'en aller.
Il me donnait envie de vomir, mais je le laissais recommencer. Qu'aurais-je pu faire d'autre ? La femme du pasteur avait mis sept mois à remarquer que mon ventre s'arrondissait et à me jeter dehors.
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Mais tant qu’il y a l’amour… Ce n’est pas vrai. Avant tout, il faut de quoi vivre. J’avais beau aimer mes petits, leur estomac leur faisait mal. Nous mangions tout ce que nous trouvions, y compris des vers de terre. Ta sœur et toi, vous aviez les yeux qui brillaient de désespoir comme des animaux affamés. 
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