AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Etherckhos


Tout premier tome de ce qui allait devenir le cycle de Gor, cette histoire sent la poussière nostalgique (ou à la saveur du temps de nos parents pour ceux, comme moi, qui ne les ont pas vécu...) des années 60 à sa vision du monde, sa narration, et son ambiance en générale.

John Norman semble, au premier abord, ne nous livrer qu'un livre de science-fiction comme beaucoup d'autres : héros amené sur une autre planète, civilisation moins avancée en plusieurs points, et plus en d'autres ; rien de bien neuf là-dedans, même si ça l'était plus à son époque. le livre est même (passé la partie de "l'enlèvement") plus de la fantasy que de la SF.
Toutefois quand on va plus loin, on s'aperçoit que ce que John Norman nous livre, par le biais de cette fiction,  c'est une critique virulente de notre société : critique de la technologie utilisée pour faire la guerre, critique des théories du communisme et du pacifisme global rejetant la nature humaine profonde (capitaliste et belliqueuse), critique des religions organisées, critique des sociétés occidentales... Par le biais de l'anti-Terre, théorie pythagoricienne, Norman métaphorise notre monde et ratisse large en démontrant bien souvent à une vision, comme à son opposé, que le monde n'est pas binaire, et que ce qui compte, dans les grandes théories sociales c'est de prendre l'humain tel qu'il est réellement et non tel qu'on voudrait qu'il soit ; par des espèces de constantes, telles que l'esclavage ou les systèmes de castes, il cherche à démontrer que l'humain est un animal doué de raison, certes, mais avec des instincts primaires, qui, quoi qu'on fasse, finissent toujours par transparaître et ressortir...

Le cycle de Gor est plus connu pour son côté érotique et pour être source d'une sorte de kama-sutra des jeux sexuels de dominant(e)/dominé(e), mais ici nous ne voyons que peu cet aspect, celui-ci étant plus survolé et prétexte à démontrer la vertu du héros qu'un caractère du roman poussé au point de ce qu'appellent communément les initiés à ces milieux : la philosophie goréenne. La domination est abordée sous l'angle de l'esclavage plus en général, autant de labeur que de plaisir, et, pour l'instant, rien qui ressemble à une étude des relations entre les partis de ces relations n'a commencé à être abordée, toutefois, ceci est le premier volet d'un cycle de 32 livres, donc la patience est de mise, pour le lecteur qui attaquerait celui-ci pour cette raison (ou entre autres raisons).

Il est à noter qu'entre autres thèmes que John Norman aborde, la religion l'est avec insistance et John Norman matérialise ceux qui sont vénérés en une espèce de race, ou caste, supérieurement développée disposant de moyens technologiques tellement avancé que la population de Gor en est venue à naturellement leur vouer un culte, et s'il ne s'attarde encore que peu sur la nature ou la provenance de ces êtres et de leurs connaissances technologiques supérieures, il s'attaque avec véhémence aux religions organisées et à leurs ministres, à tel point qu'il serait bon de mettre un exemplaire de ce livre entre les mains de toutes les grenouilles de bénitier !

Au final, un roman que l'on sent sans prétentions et qui est un bon divertissement, quant à juger le cycle de Gor sur lui, je ne saurais m'y risquer, et attendrai de lire encore quelques volumes avant cela.
Commenter  J’apprécie          89



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}