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Critique de Osmanthe


Voici une histoire d'amour sublimé et de vengeance à l'allure de conte, de fable...pour adulte uniquement.
L'histoire se déroule à l'ère d'Edo (ancienne Tokyo), il y a près de 2 siècles. Koto, ancienne courtisane, a eu un amant, Yoshinosuke, qui est parti après lui avoir fait une fille, Tomi. En chemin pour le retrouver, elle meurt, épuisée. A l'heure de rendre l'âme, elle confie à sa fille le dessin qu'elle a produit avec du sable représentant son sexe...véritable talisman, il doit permettre à Tomi de retrouver son père. Mais le chemin de vie de Tomi s'arrêtera lorsqu'elle-même épuisée tombera sur un couple de vieux malfaisants pervers et cupides, Senkichi et O-Den, qui vont finir par la tuer et vendre les "charmes" du cadavre avec la complicité d'une vieille avorteuse, O-Roku.
Plusieurs hommes, des commerçants et bourgeois, désireux de recouvrer une vigueur sexuelle perdue, vont se succéder sur le cadavre...le dernier à se présenter, qui n'est autre que Yoshinosuke, sera refusé, le cadavre commençant à se décomposer...
Senkichi qui veille sur le cadavre aura la surprise de voir un bébé, une fille, éclore du ventre de la morte...
Dès lors, grandissant, la jeune fille partira elle aussi sur le chemin du Tokaido, à la recherche de Yoshinosuke, reprenant en cela le flambeau de sa mère...Mais cette fille sans prénom, "incarnation transitoire du ressentiment de Koto et Tomi", a en route une vengeance à assouvir envers ces hommes qui ont souillé sa mère...Dès lors, munie de son bâton de pèlerin, annoncée de son grelot et leur présentant ses dessins au sable, elle viendra les précipiter vers un funeste destin...Jusqu'à retrouver Yoshinosuke...

Cette histoire présente des atouts indéniables : d'abord, l'oeuvre est dérangeante, le sexe et la mort sont omniprésents et intimement liés, voire indissociables, alliés à une pointe de fantastique.
C'est très japonais, ce qui est renforcé par l'ambiance bien rendue des quartiers populaires nippons de l'époque, avec ses petits commerçants souvent sans scrupules, ses prostituées, ses bas-fonds de pauvreté...c'est coloré et typé.
Et puis il y a cette belle histoire de femmes, passeuses de vie, de rêve, d'amour à travers les années...

Cependant, les détails morbides et scabreux sont permanents, ça frise parfois l'écoeurement.
Quant au style, il est un peu à l'emporte-pièce : les évènements sont racontés très vite, très condensés parfois (on saute plusieurs mois voire années en quelques lignes), mais pour satisfaire ce désir de mettre en avant les aspects scabreux, on ne va pas lésiner sur plusieurs pages à nous décrire avec force détails comment les 4-5 hommes vont successivement et à leur manière lutiner le cadavre de la morte ! Sans compter une délectation à nous expliquer comment et de quoi la fille de Tomi va se nourrir pour grandir...au corps du vieux Senkichi qui n'en espérait pas tant, je vous laisse deviner !

L'emploi du présent, la syntaxe et les dialogues parfois un peu bancals, ainsi que l'absence de narrateur "interne" au récit rendent, m'ont rendu le texte un peu confus et sans émotion, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, même si cela s'est arrangé au fil des pages...

Finalement, il faut vraiment attendre le point final, réfléchir, prendre de la hauteur, pour juger l'ensemble et voir si on a apprécié.
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