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Critique de ladesiderienne


CHALLENGE ABC 2014/2015 (16/26)

Sous le chapeau d'Amélie Nothomb se cachent quand même des idées aussi inédites qu'effrayantes. Oser réunir dans "Acide sulfurique" la période la plus horrible de l'Histoire du monde et l'invention la plus absurde de l'histoire de la télévision, il fallait le faire... Dans ce roman, les concepteurs de la téléréalité sont arrivés au "summum de leur art", à savoir reconstituer un camp de concentration, réplique parfaite de ceux connus pendant la seconde guerre mondiale, avec ses prisonniers, raflés au hasard dans la rue, et ses kapos (pour en être, il faut quand même passer une petite sélection) qui bien sûr ont droit de vie ou de mort sur les précédents ; la cerise sur le gâteau étant la présence des caméras 24h/24. L'audimat de l'émission au doux nom de "Concentration" explose, le gouvernement ferme les yeux, tout le monde est d'accord pour trouver cela abjecte mais tout le monde est devant son petit écran.
L'auteure ne s'attarde pas à nous décrire les horreurs du camp mais se consacre à nous relater les relations entre prisonniers ou entre surveillants et surveillés et plus particulièrement celle qui va se créer entre la kapo Zdena tombée amoureuse de sa prisonnière matricule CKZ 114 (Pannonique dans une vie antérieure mais le principe de déshumanisation consiste en premier à la perte du nom). On va assister en quelque sorte à la lutte du bien et du mal. Pour savoir qui va triompher, je vous invite à lire ce roman.

Personnellement, je salue le culot d'Amélie Nothomb qui nous propose un sujet aussi inimaginable. Elle le traite d'ailleurs avec brio car en jouant sur l'influence des médias et l'attrait du voyeurisme chez les spectateurs, on est prêt à y croire. Au milieu du récit de cet enfer, des petites pépites dans le texte à saisir à chaque page et qui expliquent le nombre de citations relevées. le seul petit reproche à faire, c'est l'épaisseur du roman, mais apparemment, c'est la signature de l'auteure qui préfère offrir à ses lecteurs un titre par an assez concis plutôt qu'un pavé tous les 5 ans. Dans "Acide sulfurique, l'aspect psychologique est très développé par rapport à la description du vécu des prisonniers qui aurait mérité quelques pages supplémentaires (ça doit être mon côté voyeuriste qui ressort !)

Je ne suis pas une spécialiste d'Amélie Nothomb mais déjà son personnage et son air de magicienne échappée d'un film d'Harry Potter me plaît. D'autre part, ayant apprécié "Stupeurs et tremblements" autant que celui-là, j'ai envie d'en découvrir plus sur elle car je trouve qu'elle a "une patte", une originalité bien à elle dans sa façon d'écrire. Un bon 17/20
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