AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de migdal


En cette saison où #BalanceTonPère semble être le point de ralliement de celles et ceux en mal d'inspiration, quel plaisir qu'Amélie Nothomb honore son père en lui consacrant son ouvrage annuel !

Orphelin dès sa première année, Patrick Nothomb est élevé à Bruxelles par sa mère, jeune veuve très mondaine, et ses grands parents maternels à l'autorité militaire seyant à un Général dans les années d'entre les deux guerres. Il a la chance de passer ses vacances dans le chateau ardennais du Baron Nothomb, son grand père paternel, poète vivant insouciant des contraintes bassement matérielles. Jeté au milieu d'une volée sauvage de cousins et cousines, il apprend à se battre pour vivre, et tout simplement pour se nourrir !

Je devine que la romancière force un peu le trait, mais une chose est sure, c'est que cette éducation virile devient un atout notable lorsque Patrick, au début des années 60, est envoyé comme jeune diplomate au Congo en pleine époque de décolonisation et capturé dans Stanleyville avec plus de mille otages. Patrick devient par la force des choses, le négociateur qui palabre durant des semaines avec des insurgés perdant parfois le contrôle de leurs nerfs et exécutant au hasard un prisonnier.

Or le consul ne supporte pas la vue du sang et risque de perdre connaissance s'il regarde un blessé ou un cadavre … Et perdre connaissance c'est perdre la face et perdre toute crédibilité vis à vis du leader Gbenye.

« Il ne faut pas sous-estimer la rage de survivre », Patrick Nothomb trouve la force de tenir jusqu'à l'arrivée des parachutistes puis d'avoir un troisième enfant : Amélie.

Avec humour et pudeur, en tenant la plume à la place de son père, la romancière immortalise avec talent la mémoire de son papa décédé l'an dernier à l'époque du confinement. Ces cette soixante dix pages de piété filiale sont attachantes. le respect porté à l'adversaire en lutte pour son indépendance est remarquable et explique peut-être pourquoi autant d'otages ont finalement survécu.
Commenter  J’apprécie          1081



Ont apprécié cette critique (98)voir plus




{* *}