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sur 2561 notes
Une sauce des Nothomb à la Nothomb, ça vous tente ? Car ici, pas d'élucubrations tirées à quatre épingles (enfin tout de même un peu, on ne changera pas Amélie) mais un plongeon épicé, drôle, fantasque et débridé au coeur de la famille Nothomb. du père d'Amélie en particulier, Patrick Nothomb.

L'enfant n'aura pas eu la chance de connaître son père, mort à la guerre quand il n'était même pas né. À six ans, ses grands parents maternels le jugent un peu mollasson, il a « le corps aussi tendre que l'âme » le gamin. Faut l'endurcir coûte que coûte. Rien de plus simple, il faut envoyer Patrick l'été chez les Nothomb ! Pauvre môme. Il n'imagine pas encore dans quoi il va atterrir.
Mélange d'exaltation et de désespoir, Patrick devra s'y faire.

Amélie Nothomb nous offre un bien sympathique moment de lecture au côté de ses aïeux qu'elle croque dans de judicieux et jubilatoires détails. Les aventures de Patrick Nothomb on pourrait penser que c'est l'horreur mais écrit avec cette fantaisie étourdissante d'Amelie, on se surprend à sourire ou à rire aux éclats. L'humour de l'auteure belge est bien présent et l'univers Nothombélien est un délice de lecture.

Je ne dévoile aucune des péripéties du père Nothomb car un roman d'Amelie, ça ne se prépare pas. Ça se déguste comme une parenthèse hors du temps. Bienvenue dans Premier sang.
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Je n'avais encore jamais rien lu d'Amélie Nothomb (et oui, c'est moi), mais le sujet de celui-ci m'interpelait car j'ai toujours aimé découvrir les racines des gens avant de m'intéresser au reste. Comme l'auteure le souligne indirectement et ironiquement en fin de récit, celui-ci doit son existence à un certain Christian Gbenye, chef des rebelles durant la prise d'otages en 1964 à Stanleyville, dans l'ex-Congo belge… et, même si le compteur des bonnes actions de cet homme ne doit probablement pas battre des records, je me dois donc également de le remercier car cet ouvrage m'a non seulement donné envie de découvrir le reste de l'oeuvre d'Amélie Nothomb (ma PÀL ne le remercie donc pas), mais également le témoignage de son père : « Dans Stanleyville : journal d'une prise d'otages », publié en 1993.

À travers ce récit, Amélie Nothomb rend donc hommage à son père décédé à l'âge de 83 ans en mars 2020. Pour ce faire, elle se glisse dans sa peau et nous raconte un récit à la première personne, de l'enfance de Patrick Nothomb à ses débuts en tant que diplomate lors de la célèbre prise d'otages de Stanleyville, en passant par ses vacances scolaires chez les grands-parents paternels.

Ce plongeon fantaisiste au coeur de la famille Nothomb débute donc par la plus tendre enfance de Patrick et s'il y a une chose que j'apprécie particulièrement dans la littérature, c'est de revisiter l'histoire à travers le regard d'un enfant…surtout si celui-ci n'est pas né à une époque où l'on passe ses vacances scolaires le cul dans un fauteuil en jouant à la Play Station avec des amis virtuels et anonymes, mais au bon vieux temps où l'on passait les périodes estivales chez les grands-parents à la campagne. Ah, cette bonne vieille époque où les enfants gardaient leurs distances avec des aînés qu'ils respectaient, qui les élevaient à la dure et leur apprenaient à marcher droit… surtout s'il y avait un général dans la famille !

Si j'espérais bien évidemment accrocher à la plume d'Amélie Nothomb, je ne m'attendais par contre pas à ce qu'elle me fasse tant rire. Vu le sujet et la perte récente de ce père, je m'attendais plutôt à ce qu'elle joue avec mes émotions, mais pas avec mes zygomatiques. Mais bon, après avoir passé un excellent moment en compagnie des Nothomb, je comprends aisément d'où lui vient ce grain de folie, ainsi que le style décalé, drôle et fantasque de cet hommage.

Me voilà donc ravi de vous avoir lue Amélie et ravi d'avoir fait votre connaissance Patrick. Puissiez-vous reposer en paix en sachant que je m'évanouis également à la vue de la moindre goutte de sang…voire même souvent à la seule évocation de sa présence…Boum!!!
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Devenir son père le temps d'un livre, c'est le geste fou d'Amélie Nothomb pour ressusciter son père décédé en mars 2020. Accoucher de lui pour le garder vivant et lui dire au revoir, sereinement. Ecrire devient ainsi à la fois un acte d'amour et de force. Cette étonnante première personne est emplie de sensibilité, porté par une écriture qui a le goût du mot juste et de la précision, chaque phrase étant centré sur le verbe dans une quête de simplicité qui donne beaucoup d'allant à un récit plein de vie et à l'humour exquis.

Je me suis régalée durant toute la première moitié consacrée à l'enfance de son père. Les passages se déroulant dans le château ardennais de ses grands-parents maternels sont formidables de lucidité enjouée. C'est là que Patrick Nothomb est envoyé pour s'endurcir et découvre une éducation darwinienne où il faut survivre à son enfance. Malgré les efforts de sa Bonne-Maman qui s'agite à fabriquer de la confiture de rhubarbe, la horde des enfants n'est quasi pas nourrie, pas chauffée, pas nourrie. le sordide de la situation est désamorcée par un sens de la drôlerie qui décrit un enfant adorant partager une liberté chaotique auprès d'une tribu ensauvagée.

Toute la deuxième partie centrée sur la vie de jeune adulte de son père m'a semblé nettement moins intéressante, plus pâlotte, y compris l'épisode de la prise d'otages de Stanleyville en 1964 au cours de laquelle des rebelles congolais ont retenu durant trois mois près de 1600 otages, Patrick Nothomb étant le jeune consul belge chargé des négociations. En fait, comme cela a été souvent le cas avec ses derniers romans, j'ai tendance à trouver que l'auteure bâcle un peu ses derniers chapitres, me laissant sur ma faim après les promesses pleines de brio du démarrage.

Reste une lecture très plaisante dans laquelle on sent toute l'admiration et la tendresse d'une fille pour son père qui écrit la gloire de son père avec une gaieté jamais teintée de mélancolie mais gorgée de sève.
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Premier sang débute avec un jeune homme de vingt-huit ans face à un peloton d'exécution. Sur le point de mourir, mis en joue par les douze hommes, il confie : « La seule chose que je ressens est une révolution extraordinaire : je suis vivant ». Alors qu'il est sur le point de mourir, se dégage de ces premières pages une volonté de vivre.
Cet homme devient le narrateur et voit défiler sa vie, de sa naissance jusqu'à ses vingt-huit ans.
L'absence de son père durant l'enfance, il n'avait que huit mois quand il est décédé et le désamour de sa mère à son encontre le marquent fortement. Il est élevé par ses grands-parents maternels dans un milieu aristocratique. Son grand-père le trouvant trop tendre et trop doux décide de le faire séjourner lors des vacances scolaires chez son grand-père paternel noble et poète, chez lequel il va faire connaissance avec tout le clan Nothomb, des oncles et des tantes presque aussi jeunes que lui. Ces séjours plus que spartiates ont de quoi endurcir notre garçon.
Lorsque le nom de Nothomb apparaît, le lecteur comprend alors que ce jeune garçon, puis jeune homme, Patrick, n'est autre que le père de l'auteure.

Il évoque également sa phobie du sang, découvrant qu'il s'évanouit à sa vue et termine avec cette terrible prise d'otages au Congo, orchestrée par des rebelles en 1964 et le rôle important et délicat qu'il a eu en tant que consul, s'étant proposé comme négociateur.
Et c'est le retour au peloton d'exécution, la boucle est bouclée. La phrase finale, très subtile est de bon augure.
Amélie Nothomb a ainsi savamment construit son roman, un bel hommage très original à son père décédé le 17 mars 2020. Elle s'est glissée dans la peau de celui-ci, lui rendant ainsi la vie en lui donnant la parole, un bel adieu !
J'ai trouvé vraiment excentrique et à peine crédible la vie que mène l'arrière-grand-père paternel de l'auteure, Pierre Nothomb et surtout la manière dont il a élevé ses nombreux enfants et son petit-fils Patrick, mais lui seulement pendant quelques périodes. Il fallait être sacrément costaud à l'époque pour avoir une chance de survivre à ces méthodes très spéciales même s'il est certain que celui qui avait reçu cette éducation était prêt à faire face à l'adversité ! C'est pourtant avec drôlerie et humour que cette enfance nous est contée.
Par contre, la vie diplomatique de ce jeune père, nommé consul à Stanleyville dans ce Congo qui venait d'obtenir son indépendance est particulièrement intéressante, et l'action, la créativité et le talent dont il a fait preuve pour négocier la protection des membres de la communauté internationale otages des révolutionnaires Simbas avec le régime révolutionnaire de l'Armée populaire de libération particulièrement bien relatées, mais peut-être un peu trop longuement… .
Difficile de résister à l'écriture légère, fluide, énergique et souvent ironique d' Amélie Nothomb !
Premier sang a décroché le Prix Renaudot 2021.
Merci à Cathy pour m'avoir prêté Premier sang, deuxième roman que je lis d'Amèlie Nothomb, le premier ayant été Stupeur et tremblements.

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Avec Premier sang, c'est la première fois que je lis Amélie Nothomb et je ne l'ai pas regretté. Il faut bien un début à tout.
Dès la première scène, je suis très intrigué car un homme raconte qu'il est devant un peloton d'exécution… qu'il va être fusillé. Ensuite, l'autrice me laisse là et il faudra attendre la fin du livre pour que cette énigme soit résolue.
S'ensuit alors un récit mené avec brio par un homme qui m'apprend que son père est mort alors qu'il n'avait que 8 mois. Ce père était en apprentissage pour être démineur. Hélas, il est tombé sur une vraie mine alors qu'il pensait avoir affaire à une fausse.
C'est donc avec Claude, sa mère que ce gosse aurait dû grandir mais celle-ci le confie aussitôt à sa propre mère pour se livrer tranquillement aux mondanités. Son gosse, le narrateur, s'appelle Patrick mais elle le nomme Paddy. Cela fait plus snob car Claude est une adepte de la mode anglaise. Même ses parents, elle leur donne le nom de Mommy et Daddy.
Patrick a 4 ans lorsque débute la seconde guerre mondiale. À Bruxelles, c'est le meilleur portraitiste de la ville, M. Verstraeten, qui réalise un tableau avec Claude et son fils. Celle-ci, une fois le tableau terminé, affirme ne pas l'aimer car elle est amoureuse du peintre…
Arrive alors un temps fort de Premier sang. Comme Patrick est trop gentil, agréable mais top mou, Dadddy décide de l'envoyer chez les Nothomb, dans sa famille qui habite Pont d'Oye, au coeur des Ardennes belges. J'ajoute que Daddy est militaire, du grade de général, et que, pour emmener son fils à Pont d'Oye, il a revêtu son uniforme…
Après quatre heures de train, de Bruxelles à Arlon, Patrick qui n'a que 6 ans, découvre avec ravissement la forêt puis son grand-père, le baron, Pierre Nothomb. Ce dernier n'a eu que treize enfants…
Patrick est ébloui par l'édifice où vit sa famille mais quand les cinq enfants qui vivent encore à Pont d'Oye, débarquent, c'est une véritable horde de Huns ! Sans coup férir, ils se jettent sur les gâteries préparées par Mommy. Ils dévalisent aussi ses vêtements et on comprend vite pourquoi.
À table, c'est encore pire puisque le baron se sert d'abord et que les plus grands suivent jusqu'au plus jeune qui n'a plus rien. Alors qu'il aurait dû être désespéré, Patrick s'adapte, souffre de la faim, se salit et doit se contenter d'un peu de rhubarbe car c'est la guerre.
En plus, il doit subir les vers écrits par le baron qui se prend pour un grand poète. Surprise, quand les deux mois de vacances se terminent, il quitte Pont d'Oye avec regret.
Ensuite, il n'a qu'un seul souhait, y retourner, même pendant les vacances de Noël. Là, il est époustouflé en admirant la forêt sous la neige.
C'est au cours de l'été 1951 que Patrick découvre enfin son point faible lorsque Lucie, autre fille du baron, saigne du nez : il s'évanouit. Ainsi, je comprends la signification du titre : Premier sang. On le traite de femmelette et ce sera pour lui un vrai handicap.
Avec le talent d'écriture qu'on lui connaît, Amélie Nothomb me régale de son style efficace, précis et sans temps mort.
Suit l'adolescence, la découverte des filles. Patrick est bien conseillé par son ami Jacques. Sa phobie du sang lui joue alors un bien mauvais tour.
Les fameuses lettres qu'il écrit pour son autre ami, Henri. Tour cela crée un épisode savoureux alors que Patrick étudie le droit à l'Université de Namur, la seule ville belge aimée par Baudelaire, comme le précise l'autrice.
Quand Patrick veut se marier, Pierre Nothomb, le baron, se manifeste encore. Des années s'écoulent avec une brillante carrière diplomatique, à Kinshasa avant d'être nommé Consul de Belgique à Stanleyville, toujours au Congo. Depuis 1966, cette ville s'appelle Kisangani.
Là, je vous abandonne car les dernières pages de ce roman comportent un épisode dramatique avant la révélation finale concédée par Amélie Nothomb dans l'épilogue.
Comme je l'ai bien laissé entendre, Premier sang m'a beaucoup plu, je me suis régalé, j'ai souffert aussi, j'ai ri au cours de certains épisodes de ce roman fort bien mené par une Amélie Nothomb impressionnante de maîtrise et à l'écriture excellente de bout en bout.
Aussi, je remercie vivement Cathy qui m'a poussé à enfin découvrir une autrice qui ne m'attirait pas jusque-là. À retrouver, peut-être ?

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En cette saison où #BalanceTonPère semble être le point de ralliement de celles et ceux en mal d'inspiration, quel plaisir qu'Amélie Nothomb honore son père en lui consacrant son ouvrage annuel !

Orphelin dès sa première année, Patrick Nothomb est élevé à Bruxelles par sa mère, jeune veuve très mondaine, et ses grands parents maternels à l'autorité militaire seyant à un Général dans les années d'entre les deux guerres. Il a la chance de passer ses vacances dans le chateau ardennais du Baron Nothomb, son grand père paternel, poète vivant insouciant des contraintes bassement matérielles. Jeté au milieu d'une volée sauvage de cousins et cousines, il apprend à se battre pour vivre, et tout simplement pour se nourrir !

Je devine que la romancière force un peu le trait, mais une chose est sure, c'est que cette éducation virile devient un atout notable lorsque Patrick, au début des années 60, est envoyé comme jeune diplomate au Congo en pleine époque de décolonisation et capturé dans Stanleyville avec plus de mille otages. Patrick devient par la force des choses, le négociateur qui palabre durant des semaines avec des insurgés perdant parfois le contrôle de leurs nerfs et exécutant au hasard un prisonnier.

Or le consul ne supporte pas la vue du sang et risque de perdre connaissance s'il regarde un blessé ou un cadavre … Et perdre connaissance c'est perdre la face et perdre toute crédibilité vis à vis du leader Gbenye.

« Il ne faut pas sous-estimer la rage de survivre », Patrick Nothomb trouve la force de tenir jusqu'à l'arrivée des parachutistes puis d'avoir un troisième enfant : Amélie.

Avec humour et pudeur, en tenant la plume à la place de son père, la romancière immortalise avec talent la mémoire de son papa décédé l'an dernier à l'époque du confinement. Ces cette soixante dix pages de piété filiale sont attachantes. le respect porté à l'adversaire en lutte pour son indépendance est remarquable et explique peut-être pourquoi autant d'otages ont finalement survécu.
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Je me demande comment je parviens à accorder toujours au moins trois étoiles aux courts livres d'Amélie Nothomb qui ne doit pas beaucoup forcer pour les écrire. Cela s'appelle-t-il le talent? Peut-être...

Alors, pour justifier trois étoiles, il y a la qualité de l'écriture, avec un style percutant, bien tourné, des dialogues savoureux et donc réussir régulièrement cela n'est pas donné à tous les auteurs.

Pour l'histoire, c'est surtout l'enfance de son père qu'elle retrace en imaginant sans doute de nombreuses situations. Et là, encore une fois, cela fonctionne assez bien car la succession des anecdotes, particulièrement les vacances chez le grand-père Nothomb ne lasse pas, amuse par moments, n'est-ce pas finalement son propos? Et si elle s'amuse aussi en écrivant, elle donne satisfaction à une majorité de ses lecteurs. En témoignent les notes attribuées par les membres de Babelio.

Pour ma part, j'ai trouvé l'ensemble du livre bien moyen, on est très loin de Stupeur et tremblements.
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Lire un roman d'Amélie Nothomb, c'est comme lire un roman hors du temps et des normes. Ca se lit rapidement, le rythme est cadencé, et l'on se plonge dans une histoire plus ou moins abracadabrante.
Dans ce nouvel opus, Amélie parle de son père, ou plus exactement de son enfance et de son adolescence. Elle parle de lui en le faisant son personnage principal. Un petit garçon dorloté par ses grands-parents maternels et éduqué durement par ses grands-parents paternels.
Il est difficile de le résumer tellement il est fantaisiste, mais j'ai bien aimé.
Ce n'est pas son meilleur, mais il est agréable quand même.
Bonne lecture !
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Après les nombreux articles dithyrambiques dans la presse française et belge ainsi que le grand nombre de critiques enthousiastes des babelionautes, je crois que je peux me limiter à un bref billet ... positif évidemment !

Personnellement, je trouve qu'il s'agit d'un tour de force de la part de l'auteure d'exprimer son amour paternel en écrivant la biographie de son père dans la première personne du singulier.

Si les Nothomb sont en Belgique plus qu'une famille, une véritable institution, le père d'Amélie, Patrick Nothomb (1936-2020), en est un digne représentant avec ses 42 années à servir le roi et son royaume comme diplomate au Congo, au Japon, en Chine et à l'ONU et ensuite comme ambassadeur au Bangladesh, en Birmanie, en Thaïlande et au Laos pour terminer sa prodigieuse carrière en Italie de 1998 à 2001.

Ce sera surtout son rôle héroïque à Stanleyville au Congo pendant la rébellion Simba (lion en Swahili) en 1964 où Patrick Nothomb, comme jeune consul de-Belgique a réussi à sauver la vie de multiples otages, qui est restée en mémoire.
C'est dommage que son récit de cet épisode hautement dramatique "Dans Stanleyville : Journal d'une prise d'otage" de 1993 soit actuellement introuvable.

J'ai surtout aimé les passages du livre situés au splendide château des Nothomb Pont d'Oye à Habay-la-Neuve dans la province du Luxembourg belge, où j'ai eu la chance d'avoir été invité à un repas.
Pendant 80 ans la famille Nothomb a vécu dans ce domaine de rêve, vendu il y a 2 ans pour devenir un hôtel de luxe, loué pour entre autres des mariages, mais affiché déjà complet pour l'été 2022.

Si son père bien-aimé a été un ambassadeur méritoire De Belgique, Amélie Nothomb est sûrement la première ambassadrice des lettres de son pays, qui a bien mérité avec cet ouvrage le Prix Renaudot 2021.

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Ayant acquis récemment cet ouvrage pour la médiathèque pour laquelle je travaille, je n'arrêtais pas de le recommander à mes lecteurs (étant fan de l'écriture d'Amélie Nothomb) et avec le bandeau accolé "Prix Renaudot 2021", ils se laissaient très rapidement convaincre. Persuadée que c'était une valeur sûre, la plupart me le rapportaient souvent, enthousiastes. Cependant, je n'avais pas encore, jusqu'à aujourd'hui, l'occasion d'être ou non d'accord avec eux puisque je ne l'avais pas encore découvert moi-même ni même apporter plus d'arguments quant à l'histoire puisque pas encore lu (voilà qui est chose faite aujourd'hui et je m'en réjouis même si je suis déçus, comme à chaque fois que je lis un ouvrage de cette auteure, de le lire beaucoup trop vite).

Patrick Nothomb, notre protagoniste, est un jeune et beau garçon élevé par ses grands-parents maternels car sa mère, veuve trop tôt, n'a jamais voulu reporter l'amour qu'elle portait à son défunt mari, mort trop tôt lui aussi (la faute à ces satanées guerres) à leur unique enfant. C'en était trop pour elle...aussi, Patrick fut-il choyé par sa bonne maman, la mère de cette dernière. Son grand-père, quant à lui, voulant l'endurcir un peu, décida de l'envoyer passer les vacances d'été, dès son plus jeune âge, dans le château ds Nothomb, les parents de feu son père mais il n'imaginait pas quelle joie le jeune Patrick éprouverait-il à se retrouver là-bas. Certes, les conditions étaient a priori extrêmement dure...que ce soit pour avoir sa ration de nourriture à table pour les plus jeunes, un brin de chaleur dans les lits non chauffés, sans parler qu'un brin d'attention de la part du patriarche (le grand-père de Patrick mais le père de ses jeunes oncles et tantes dont certains avaient le même âge que lui) qui se déclarait fièrement poète.

Je ne vais pas trop en dire plus quant à la suite de l'ouvrage pour ne pas vous gâcher le plaisir de cette découverte que je vous recommande fortement mais le petit Patrick va bel et bien grandir et accomplir un chemin hors du commun !

Un roman extrêmement bien écrit, comme chaque ouvrage de l'auteure qui ne me déçoit que rarement et même si j'ai plus d'affinités avec certains de ses écrits, celui-ci se place en très bonne position et un prix amplement mérité ! Bravo chère Amélie Notomb et bonne lecture à vous, chers lecteurs si ce n'est pas déjà fait !
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