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Critique de cicou45


C'est vrai qu'avec les romans d'Amélie Nothomb, on ne sait jamais à quoi s'attendre et je crois que c'est cela qui me plait. Parle-t-elle réellement d'elle et uniquement d'elle ou de la Amélie Nothomb auteure et pont barre, avec quelques petits concepts à ce qu'elle est vraiment ? Nul ne le sait réellement et on a beau dire "j'ai tout lu d'Amélie Nothomb", ou "je connais sa vie sur le bout des doigts", c'est entièrement faux car malgré tout ce qu'elle veut bien nous livrer (ou pas), elle reste avant tout quelqu'un d'énigmatique. Et si c'est elle qui nous manipulait, nous, lecteurs, en réalité, depuis le début ?

Ici, il s'agit de la correspondance (fictive ? ) de la romancière avec un soldat basé en Irak avant que les Américains ne retirent leurs troupes. Ce dernier, Melvin Mapple, a trouvé son propre moyen de se révolter contre l'horreur qui se déroule chaque jour sous ses yeux. Avec quelques camarades, afin de soulager leur conscience, une fois rentrés à la base, leur propre moyen de lutte est d'ingurgiter le plus de nourriture possible et sans pour autant se dégoûter : il en sont fiers, du moins c'est ce que notre correspondant va, au fil des pages, arriver à s'imaginer. Melvin, sans s'en rendre compte, réalise sa propre oeuvre d'art. C'est sur ce point qu'ils s'entendent avec l'auteure et entre eux, en plus d'une véritable correspondance qui va s'installer sur des moins, va naître une certaine sorte de respect mutuel et d'amitié presque, pourrait-on dire.

Il est vrai que les bombardement qui sont réalisés en Irak ne sont pas détaillés et cela aurait pu mettre le puce à l'oreille du lecteur mais comment ce dernier pourrait-il remettre en cause le récit d'un homme qui a volontairement sacrifié une bonne partie de sa vie pour sa patrie, et il était d'ailleurs loin d'être le seul (et ne sera d'ailleurs jamais ni le premier ni le dernier). Des hommes comme lui, qu'ils soient rachitiques ou obèses ne devraient être que loués alors pourquoi lui et ses copains sont-ils la risée de tout le campement militaire ?

Un roman, qui, comme tous ceux de l'auteure belge, se lit extrêmement rapidement et est comme toujours écrit avec un style simple et léger (quoique, pas tant que cela si l'on y réfléchit bien en voulant décrypter tous les non-dits qui se trouvent entre les lignes ou encore ce que la romancière dénonce au travers de ses propos). Un roman que je ne peux encore une fois que vous recommander d'autant plus qu'à la page 56 exactement, elle y fait référence à Truman Capote (comprendra qui veut) et rien que cette simple évocation vaut de l'or pour moi !
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