La fille à moto

Incontournable Octobre 2021


C'est presque difficile à croire, tant le monde ne nous paraît plus aussi sur et où être "femme" est encore perçu dans certains pays comme le sexe faible, mais c'est pourtant une histoire vraie qui est racontée ici, dans un album jeunesse. Amy Novesky s'inspire d'Anne-France D'Autheville pour son histoire, qui a véritablement fait le tour du monde en moto, en passant par le vaste Canada, l'Asie, le Moyen-Orient et l'europe, bien sur. Loin d'être du style "tom-boy", Anne-France était raffinée et élégante, vous la verrez sur certains clichés glissés à la fin revêtant une robe et un foulard alors qu'elle chevauche sa précieuse moto maintes et maintes fois rafistolée ( pannes, bris et crevaisons obligent). Elle découvre de splendides paysages et fait des rencontres que la barrière de la langue n'empêche nullement. Elle y rencontre le partage, l'hospitalité et la richesse culturelle. Au fond, elle n'est pas seulement libre parce qu'elle voyage au gré de ses envies, elle est libre aussi parce qu'elle ne craint pas la différence qu'elle va forcément croiser. Il faut y croire à l'humanité pour ainsi sillonner le monde, je trouve.


Une histoire inspirante qui met en lumière une femme exceptionnelle, audacieuse et ouverte d'esprit, qui nous porte le temps de quelques pages dans un monde magnifique où il semble n'exister aucunes formes de barrières et qui illustre bien qu'être une femme aventurière est bien possible.


Pour un lectorat à partir du second cycle primaire, 8-9 ans en montant.


P.S: Il est à noter que la couverture, qui semble d'un violet radioactif est en réalité d'un rose fuchsia.

Cet album nous entraîne en compagnie d'une héroïne anonyme, la fille, qui se lance en 1973 dans un voyage en solitaire autour du monde, en moto.
Elle part à la rencontre de l'Ailleurs. Elle découvrira des paysages, des populations, et puis au milieu de cet univers, elle-même.
À sa suite, sous la plume d'Amy Novesky et les traits de Julie Morstad, le lecteur traverse le Canada, l'Asie, l'Asie mineure.
Passée la frontière de la Turquie, la traversée de l'Europe d'est en ouest n'est qu'effleurée, les pays cités mais non décrits. Pourtant en pleine guerre froide, cela devait être aussi une aventure...
On se surprend à s'étonner de la facilité apparente de ce voyage. Les embûches sont mécaniques (pannes, chutes) et jamais liées aux autorités, à la vulnérabilité d'être une femme qui voyage seule.
Le récit, inspiré de faits réels, est forcément idéalisé, enjolivé par omission. Il nous renvoie à l'idéal du voyage, de la liberté qu'ont les êtres humains à parcourir leur planète. Notion qui semble se perdre en ce début XXIè siècle.