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Critique de Tristale


Au début du vingtième siècle, en virginie occidentale, la forêt des Appalaches est quasiment rasée à part quelques hectares.
C'est la vision de trois hommes, trois soldats revenant de la guerre de sécession et traversant cette immense étendue d'arbres pour certains plusieurs fois centenaires. Une vision où l'appât du gain effacera tout le reste.
Ces trois hommes que l'on nommera les absentéistes, fonderont la ville d Héléna point de retrouvaille de tous les travailleurs du bois.

L'auteur, Matthew Neill Null, nous fait partager le quotidien de ces bûcherons qui se déplacent en camps mobiles, et qu'on surnomme les loups de la forêt. Ce travail en pleine nature n'a rien idyllique, les conditions de vie et de sécurité étant déplorables. Seul compte le rendement.

Nous assistons à la naissance de syndicats, essayant de défendre les droits de ces hommes exploités par une compagnie qui n'hésite pas à y infiltrer des taupes pour saper toute révolte. La grogne est forte certes et des hommes comme Nerversummer, Mc Bride , Vance et Amos Chuch ainsi que Cur Greathouse s'emploient vainement à fédérer tout le monde.

Matthew Neill Null fait feu de tout bois, si j'ose dire, et nous offre une vision assez terrible d'un pays où le capitalisme galopant écrase toute façon et toute gens . Mais aussi une belle galerie de portraits d'hommes et de femmes essayant de survivre à cette expansion vertigineuse.
Une nature massacrée ( les arbres seront replantés par la suite ), un flux migratoire exploité, des vies sacrifiées. L' Amérique que nous donne à voir Matthew Neill Null est assez terrible et pourtant on peut aussi y voir de la beauté, dans ce bout de forêt miraculeusement préservée, dans la relation brève mais pure de Sarah et Cur, dans ces amitiés rudes, et cette humanité portée par le syrien Grayab et le pasteur Seldomridge.

Un premier roman réussi qui nous parle d'un pays construit tout en paradoxe . Une belle découverte.
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