Une émotion est un cadeau de la nature. Dans notre culture, les émotions ont mauvaise presse. Elles sont vécues comme dangereuses. Ne dit-on pas :
"La colère est mauvaise conseillère."
"La peur paralyse."
"Nous pouvons mourir de tristesse."
"Plaisir d'amour ne dure qu'un moment... chagrin d'amour dure toute la vie!"
"Il ne faut pas mélanger les affaires et les sentiments."
"Qui rit vendredi, dimanche pleurera."
etc.
La joie est un moteur, un élan vers l'intimité, le partage, un aimant relationnel. Grâce à elle tout devient possible.
La tristesse nous indique quand lâcher prise, quand changer de cap. Elle est le ferment de l'imaginaire. Elle nous permet de vivre sans l'objet perdu.
La colère est souvent l'indice d'un critère personnel qui a été violé par soi ou par une autre personne.
La peur est souvent un conflit entre le besoin de répondre à un critère personnel de réussite et le sentiment de ne pas être à la hauteur.
Aujourd'hui, chaque fois que nous craignons de recevoir une blessure émotionnelle, tel une huître, nous nous retirons dans notre coquille, nous dressons une véritable carapace pour empêcher "l'ennemi" de passer. Le problème, c'est que même l'ami ne peut plus nous y rejoindre.
Chez l'être humain, même les émotions sont à gérer.