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Critique de Elamia


Voila une dystopie originale et bouleversante.

C'est sur les conseils d'une amie, (à qui je fais un petit coucou au passage ^^) que j'ai choisi d'inclure cette jolie dystopie à mon challenge ABC.
C'est un genre littéraire que je lis à de rares exceptions, uniquement lorsque le sujet me plaît et m'intrigue. Malgré un choix actuel des plus vastes, je préfère sélectionner avec précaution dans quoi je me lance pour ne pas tomber sur un roman trop superficiel, ou sur une énième copie de ce qui existe déjà en Y-A.

Or, Birth Marked se distingue par bien des aspects. C'est une histoire originale, porteuse d'un thème poignant. Ce premier tome est vraiment prometteur. le récit relaté par un narrateur omniscient, constitue un choix très pertinent car il nous permet d'être réellement spectateurs de l'action et de prendre le recul nécessaire. Cela nous évite donc de nous perdre dans les méandres de la conscience d'une héroïne à qui on ne s'identifie pas forcément. Je crois que c'est en partie grâce à ça que j'ai trouvé Gaïa réellement attachante. Ce récit à la troisième personne, apporte une vision d'ensemble, et un confort évident dans la compréhension de l'intrigue. Intrigue, qui loin d'être complexe en réalité, s'avère plus difficile à résumer. Je vais quand même tenter de vous en dire quelques mots, car le but premier de ma chronique est de vous donner envie de lire ce livre.

Le monde de Birth Marked est scindé en deux. D'un côté on a l'Enclave, lieu idyllique, où vivent les habitants les plus privilégiés. de l'autre coté du mur, c'est le monde des indigents, l'Extérieur. Là d'où vient Gaïa, notre jeune héroïne. Dans cet univers si particulier, les nouveaux-nés de l'Extérieur sont avancés, c'est à dire qu'ils sont arrachés à leur parents et envoyés dans l'Enclave, pour vivre une vie meilleure, à l'abri de la pauvreté. Ce concept n'est pas si surréaliste qu'on pourrait le croire. On se sert donc de la population lorsque c'est nécessaire, et on la laisse vivoter le reste du temps. Dans ce premier tome, aucune guerre ni conflit ne vient ébranler la communauté. Même si on devine qu'à un moment ou à un autre, l'Extérieur finira par se soulever contre l'oppression de l'Enclave. Derrière le mur se trame une machination assez sordide. Les instances au pouvoir, incarnées par la personne du Protecteur, privilégie la survie de tous au détriment de l'individu. Ses manipulations démographiques ne sont bien sûr pas sans conséquent. Car à force de jouer avec la génétique, de graves maladies apparaissent, et des solutions draconiennes s'imposent pour sauver la majeure partie de la population. Si Gaïa devient si importante pour l'Enclave c'est parce qu'elle incarne à elle seule un espoir, elle détient des informations capitales pour les nouveaux plans matrimoniaux du Protecteur. Je ne sais pas si j'ai été bien claire, mais il est très difficile de faire un résumé intelligible sans pour autant dévoiler l'intrigue.

Les protagonistes sont pour une fois, assez loin des stéréotypes classiques. Un héros masculin torturé par son passé, qui voit son pouvoir s'étioler au fur et à mesure, jusqu'à devenir, comme Gaia, un fugitif. Une héroïne propulsée dans un tourbillon de catastrophes, mais qui parvient toujours à se relever. J'apprécie le fait que l'auteure n'exagère pas trop dans le pathos et qu'elle joue plutôt sur les rebondissements de dernière minute pour faire basculer la chance. Des personnages intelligemment exploités donc, qui ont tous un rôle primordial à jouer dans l'intrigue et qui ne sont pas là juste pour combler un vide. le récit garde un rythme constant, sans brutale interruption, ou vide scénaristique. Tout est très bien amené, avec de l'imprévisibilité, une tension palpable et un flot d'émotions distillé tout le long du roman.

J'ai beaucoup aimé ce livre, qui nous montre que même quand tout va mal, il reste toujours de l'espoir. C'est le cas pour Gaia qui même privée de ses parents, arrivée au fond du gouffre, continue de se battre pour vivre aux côtés de la famille qui lui reste. Birth Marked pose des questions profondes sur le fait même de l'adoption. Au final, les enfants de l'Enclave,qui ont vécu dans l'opulence sont-ils plus heureux que ceux de l'Extérieur vivant dans la pauvreté, mais entourés par des familles aimantes ? Est-ce l'argent ou l'amour véritable qui fait le bonheur ?
C'est un des nombreux sujets sensibles que soulève cette dystopie des plus troublantes.

Ce premier tome Birth Marked a eu un véritable impact sur moi, j'ai adoré le style, les questions d'éthique qu'il soulève et m'a emportée dans un véritable tourbillon d'émotions. Je continuerai très prochainement à lire les aventures de Gaia car l'intrigue m'a tenue en haleine du début à la fin.
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