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Critique de lafilledepassage


Tout part d'un banal accident de la route, le jour où Dan O'Brien a failli s'encastrer dans un énorme bison. Euh, non, ce n'est pas tout à fait exact! Cette idée d'élevage de bison sommeillait dans son cerveau depuis longtemps, peut-être depuis son enfance lorsqu'il affirmait à sa mère que c'était là qu'il voulait vivre, dans les Grandes Plaines, dans ces prairies herbeuses qui s'étendent sur des milliers de kilomètres jusqu'à la frontière canadienne, patrie des bisons et des Sioux, Cheyennes et autres Comanches (merci qui ? merci wiki).

Car depuis longtemps O'Brien, l'un des trop rares biologistes spécialisés dans les écosystèmes menacés en Amérique du Nord, pressentait l'ineptie des troupeaux de vaches sur ces terres soufflées par les tornades, surchauffées par un soleil cuisant en été et figées par les fortes gelées en hiver. Des vaches qu'on dirait peintes sur le paysage et qui n'en feront jamais partie, sorte de touristes ongulés importés par les colons et engraissés au grain, parqués au détriment des espèces indigènes (bisons bien sûr mais aussi wapitis, mouflons, cerfs, antilopes) et dont le pâturage se révèle être nuisible, car ces braves ruminants résistent mal aux conditions drastiques, ne se déplacent pas et ont de grand besoin en eau qu'ils sont incapables de trouver par eux-mêmes.

Dan O'Brien se lance donc dans l' « élevage » de bisons. Et comme par magie la population aviaire augmente sur ses terres. Comme par magie, les herbes endémiques, agropyres, alfa vert, pâturin, et j'en passe, se remettent à prospérer. Peu à peu, les relations symbiotiques entre les espèces se reconstruisent et l'équilibre du précieux écosystème se rétablit.

Une belle histoire, donc. Mais l'essentiel n'est pas là : ce récit est aussi une belle leçon de courage, de ténacité, un éloge de la patience aussi, car Dan O'Brien n'en était pas à son coup d'essai dans cette région et ses échecs étaient toujours plus cuisants (ainsi en va-t-il peut-être dans la vie ?). Il doutera plus d'une fois mais il s'accrochera à son intuition, parfois à peine audible. Mais surtout j'ai été époustouflée par son besoin brûlant de donner un sens à sa vie, de l'emplir de noblesse et de dignité. Besoin parfaitement comblé avec ses bisons. Bravo, Mister O'Brien, je vous envie.
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