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Critique de MarieC


Une lecture faite dans le cadre de l'Opération Masse critique (merci à Babelio et aux éditions Salvator), dans un genre dont je ne suis pas coutumière et sans doute un peu éloignée.

Ecrit par un auteur chrétien et publié par un éditeur dont la «mission est donc de faire connaître en quoi la Révélation de Dieu dans notre histoire change radicalement le goût et la finalité de la vie entière », ce roman historique raconte l'histoire de Théophilos, dédicataire de l'Evangile de Saint-Luc. L' auteur imagine que Théophilos est le père adoptif de Luc, médecin en Crète, nourri à la philosophie gréco-romaine, féru de raison, et confronté à la conversion de son fils à une religion qui ne s'appelle pas encore le christianisme.

Le livre se divise en trois parties, assez radicalement différentes. La première, qui m'a beaucoup plu, est le portrait assez réussi d'un médecin humaniste de l'Antiquité, généreux, ouvert, adorant sa famille, qui s'interroge dans un journal intime sur la personnalité de son fils adoptif et cherche à comprendre le pourquoi de son adhésion à un culte étrange. le personnage aimant, cultivé, attentif est extrêmement attachant et crédible, j'ai particulièrement apprécié son rapport au vieillissement. le lecteur francophone ne peut manquer, à mon avis, de faire le rapprochement avec les Mémoires d'Hadrien. Même si l'auteur n'a pas la profonde érudition et l'élégance d'écriture de Marguerite Yourcenar, les deux personnages sont assez proches, dans le temps et dans les références.

Dans la seconde partie, Théophilos rejoint son fils en Palestine, et part sur les traces de Jésus, pour apprécier par lui-même la véracité des témoignages sur la vie du Christ, en s'appuyant sur la raison. le ton devient alors très différent, on quitte l'intimité d'un homme pour une réécriture de certains passages des évangiles, du point de vue de quelques témoins. Quelques portraits sont très réussis, l'auteur parvient sans mal à recréer l'ambiance de l'époque, mais dans l'ensemble, il m'a semblé que le texte n'ajoutait rien à des épisodes déjà très connus... Par contre, la sincérité et la conviction de l'auteur sont tout à fait perceptibles, et fort sympathiques, mais elles discréditent quelque peu le discours de Théophilos, qui, lui, refuse d'adhérer à quelque chose qui est du domaine de la foi...

La dernière partie, dans laquelle Théophilos se convertit suite à des rêves plus ou moins miraculeux m'est restée étrangère, je ne suis pas sûre d'avoir saisi la portée de toutes les idées évoquées... Sans doute faut-il être croyant pour réellement comprendre.

Bref, un roman à recommander aux croyants qui veulent comprendre l'époque des premiers chrétiens, et aux non-croyants qui cherchent une approche facile du « mystère de la foi ». Quoique ce livre soit assez dense !
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