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Critique de LadyDoubleH


Je ne sais même pas par où commencer pour vous parler de ce Bal des Ombres, tellement cette lecture m'a enthousiasmée. Fiction historique sur la vie de Bram Stoker, l'auteur de Dracula, c'est un chef d'oeuvre absolu. Joseph O'Connor réussit le tour de force de nous immerger à la fois dans l'époque, dans la vie de Bram et de ses proches, mais aussi dans son oeuvre.

Bram Stoker est né en 1847 à Clontarf, au nord de Dublin. Après ses études il devient fonctionnaire dans la capitale irlandaise. Il est féru de théâtre et à l'étroit dans sa vie à Dublin, il écrit, il aspire à autre chose. Il a toujours aspiré à autre chose. Un soir il rencontre Henry Irving, le comédien le plus talentueux de son époque, et sa vie bascule : il est engagé comme administrateur du Lyceum, le théâtre Londonien qu'Irving vient d'acheter.

La narration est incroyablement habile. Quelques lettres, un journal en partie rédigé, des passages retranscrits de la sténo, on bascule du roman au théâtre, ce roman est presque construit comme le Dracula de Bram Stoker. Une fiction dans la fiction, pistes brouillées, où se situe donc la réalité ?

On vit avec le Lyceum, de la scène où se jouent Shakespeare ou Dr Jekyll et Mr Hyde aux coulisses où quatre-vingt-sept personnes travaillent, cousent, peignent, en passant par le grenier où Bram écrit. Henry Irving prend vie devant nos yeux, génial, flamboyant et odieux ; assez vite on le devine source d'inspiration pour un certain Comte… le roman est truffé de références, d'allusions, de clins d'oeil à l'oeuvre de Bram Stoker ; c'est proprement jubilatoire. On apprend aussi à connaitre l'actrice Ellen Terry, on croise Oscar Wilde, dans les rues de Londres sévit Jack l'éventreur, l'époque est au spiritisme. On s'attache à Bram Stoker, massif, barbu, secret, dévoué au Lyceum et à Irving, hanté par l'écriture, et qui n'arrive pas à percer. J'ai trouvé touchante la démarche du livre, faire sortir Bram Stoker de l'ombre de son oeuvre.

C'est un roman sensationnel, profond, foisonnant, passionnant – saviez-vous qu'à l'époque les droits d'auteur n'existaient pas vraiment pour les livres ? Pour qu'un texte en bénéficie, il fallait qu'il ait été joué au moins une fois au théâtre, et qu'un billet ait été vendu. Les personnages sont incarnés, l'écriture forte et vivante – et la traduction lumineuse. Et cet humour ! Heureusement, le roman fait 450 pages, on a le temps de le savourer, je suis pourtant triste de l'avoir terminé. Si je m'écoutais, je vous en copierais des passages entiers.

Je vous recommande le bal des ombres avec entrain, vous l'aurez compris !
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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