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Critique de Elleselivre


Quelle idée étrange et étonnante ! Une autobiographie constituée des moments où l'auteure a approché la mort, soit directement, soit par le biais de ses enfants. Et elle en a vécu beaucoup : 17 au total, racontés dans un ordre non pas chronologique mais « anatomique », chaque chapitre étant introduit par la date de l'événement et le dessin du ou des organes impliqués.
L'atmosphère n'est pas macabre pour autant, car en faisant le bilan des violences et souffrances qu'elle a vécues, endurées, Maggie O'Farrell exprime sa gratitude pour toutes les chances qui lui ont été données. C'est donc un hymne à la vie qu'elle écrit ici.

Je n'ai pas lu avec un égal intérêt tous les épisodes, mais quelques uns m'ont particulièrement marquée : lorsque l'auteure, pas encore adulte, a réchappé de justesse à un violeur et meurtrier qui a malheureusement fait une autre victime ; l'encéphalite qu'elle a contracté enfant, et dont elle a gardé de lourdes séquelles ; sa « fausse fausse couche », puis son accouchement catastrophique par césarienne ; enfin, le combat qu'elle mène au quotidien pour protéger sa fille souffrant d'un grave eczéma et d'allergies mortelles.
Le récit est terriblement intime. Il m'a parfois mis mal à l'aise car l'auteure use de digressions pour nous plonger dans sa vie privée, familiale, ses voyages professionnels ou touristiques, ses croyances et ses pensées profondes, donnant à certains moments l'impression d'un déballage auquel on assiste sans être sûr d'y avoir vraiment été convié. C'était d'autant plus étrange pour moi qui ne connaissais pas l'existence de Maggie O'Farrell avant de lire cet ouvrage.
Pourtant, je n'ai pas eu de mal à entrer en empathie avec elle car son écriture est sincère. À mon sens, ce qui fait aussi la réussite de I am, I am, I am tient au fait qu'elle y aborde, au-delà de sa propre histoire, des questions universelles ou sociétales : la maladie, la mort, le deuil, mais aussi la maternité, la parentalité, le système hospitalier.
En résumé, une lecture originale, parfois éprouvante mais toujours émouvante, à laquelle s'ajoute le plaisir d'une belle édition (je n'ai jamais pu résister à l'attrait des planches anatomiques !).
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