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Critique de Bruidelo


C'est fort, intense, profond, mais vraiment terrible.
L'atmosphère est plutôt oppressante, c'est la fin de la guerre de Sécession, les hommes en reviennent ayant vu tant de cadavres couvrant des champs entiers, et des collines... à croire que «ça ne finirait jamais, qu'on allait continuer à se tuer et à se faire tuer jusqu'au jour où il n'y aurait plus personne de vivant.». Ils sont de retour dans cette maison d'une sinistre laideur, aux airs de sépulcre, où les yeux des portraits de la famille Mannon, accrochés au mur du salon, semblent «pleins d'une intense amertume et figés par-delà la vie, la tuant sous leur mépris, tant il est inconvenant de vivre».
Il faut dire que chez les Mannon, la vie n'est pas un long fleuve tranquille (Normal, vous me direz, vu qu'O'Neill s'inspire de la malédiction des Atrides): adultère, désir incestueux, suicides, meurtres, etc - on ne peut pas dire que la pièce soit dépourvue d'une grooosse tension dramatique.
Pris dans un tourbillon de haine, violence, vengeance, culpabilité, asphyxiés par un puritanisme mortifère, les personnages rêvent tous d'îles bienheureuses, où tout serait innocence et beauté, chaleur et paix, sensualité heureuse, où ils pourraient échapper à ce «quelque chose de pourri dans les murs», à la puissance destructrice, délétère, des liens familiaux.
«Là-bas, on peut oublier les hommes et tous leurs sales rêves d'argent et de puissance.»
Mais c'est le deuil qui sied à Electre, pas le Paradis d'avant le Péché, et dans cette version Amérique puritaine de la tragédie grecque, les îles bienheureuses ne sont-elles pas vouées à rester inatteignables ou à devenir des îles perdues?

Puissant, mais vraiment pas une lecture confortable.
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