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Critique de Flaubauski


Cafard, Violet Rue Kerrigan est un cafard : elle n'a pas réussi à tenir sa langue, elle a dénoncé ses frères, coupables de meurtre. Elle devient de fait une ignominie pour le reste des Kerrigan, une exilée loin des siens qui doit vivre avec cette trahison, une autre elle-même qui subit une constante et paradoxale culpabilité, celle d'avoir cafardé, et celle de savoir que ce qu'elle a fait était juste.

Culpabilité qui deviendra un fardeau de plus en plus lourd à porter, les années passant, l'adolescence laissant place à l'âge adulte, la relative sécurité cédant le pas à la peur de voir la libération fraternelle de prison se transformer en vengeance, la progressive acceptation de soi et la stabilité, géographique, émotionnelle, rendue, de ce fait, difficile. Il est attachant, et profondément humain, en tout cas, ce cafard.

Avec ce roman, Joyce Carol Oates signe un nouveau tour de force, cette fois pour aborder sans fard le racisme à travers le regard d'une simple petite américaine d'origine irlandaise, qui a décidé de nommer les choses pour ce qu'elles sont, même si en premier lieu inconsciemment. Malgré tout, il m'a manqué la petite touche narrative percutante de l'autrice à laquelle je commençais à m'habituer, le récit étant ici, en effet, un peu plus académique et moins tortueux que dans les autres romans que j'ai déjà pu lire.

Ma vie de cafard n'en reste pas moins une lecture plaisante - enfin plaisante est un adjectif assez particulier à utiliser pour parler d'une oeuvre de Joyce Carol Oates, disons plutôt une expérience de lecture convaincante.
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