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Critique de JCOates


Black Water est le premier roman de Joyce Carol Oates que je lis en langue originale. Pour tout dire, je suis loin d'être bilingue mais j'ai eu l'occasion lors de l'une de mes expériences professionnelles de lire des romans en anglais (il s'agissait surtout de young adult literature) et j'avais apprécié, prenant le parti de ne pas interrompre ma lecture à chaque mot ignoré. le contexte permet à peu près toujours de comprendre le sens.
En ce qui concerne Joyce Carol Oates, il s'agit de mon auteur préférée et je me pose toujours la question de savoir si cela a du sens de dire ça alors que je lis en fait les mots de sa traductrice (principalement la talentueuse Claude Seban). J'ai donc voulu sauté le pas !

Je l'ignorais au début de ma lecture mais Black Water est un roman inspiré d'un fait divers concernant Ted Kennedy. L'auteur transpose l'histoire dans une autre époque et change les noms des personnages. La jeune Kelly, brillante et grande admiratrice du Sénateur, sujet de son mémoire de fin d'études, participe à une fête chez son amie Buffy. Elle y rencontre le Sénateur, plus vieux qu'elle de 30 ans, et elle est tout de suite séduite et flattée qu'il jette son dévolu sur elle. Alors qu'ils quittent la soirée et prennent la route tous les deux, le Sénateur, fortement alcoolisé, perd le contrôle de son véhicule. La jeune fille sombre alors dans les eaux sombres et nous suivons le cheminement de sa pensée.

Pour commencer, la lecture en langue originale ne m'a pas semblé insurmontable. J'ai bien entendu raté le sens de certains mots, notamment lors des descriptions des eaux troubles. Cependant, j'ai reconnu le style de Joyce Carol Oates, ses phrases déconstruites, le rythme saccadé, le réalisme des descriptions, la justesse dans les sentiments éprouvés. On découvre la victime à travers des flashbacks, ce qui nous permet de la connaître, de comprendre sa vie, ses parents, ses complexes, son mode de fonctionnement et de nous attacher à cette jeune femme brillante. Quant au Sénateur, il représente l'opposé à travers son cynisme, sa confiance en lui qui semble démesurée. On ne peut que le détester, mais je n'en dirai pas plus. Grâce à l'écriture de l'auteur, on a l'impression (plutôt désagréable) de sombrer nous aussi dans ces eaux noires, sales, dangereuses. On ressent tout comme le personnage de Kelly ce sentiment d'oppression, de suffocation.

Encore un roman de Joyce Carol Oates que j'ai adoré ! Il me reste un de ses recueils de nouvelles à lire en langue originale. Pour le reste, je vais continuer à lire les traductions de Claude Seban (jusqu'à présent je n'en ai lu qu'un seul qui n'était pas traduit par elle, Eux, et je n'ai pas été séduite alors qu'il s'agit parait-il d'un de ses meilleurs romans), j'ai peur en lisant en langue originale de passer à côté d'informations ou d'émotions capitales.
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