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Critique de kuroineko


Avec ce dernier recueil de nouvelles paru, Trahison, Joyce Carol Oates poursuit son exploration en profondeur de la psyché humaine et de ses zones parfois sombres et malsaines.

Treize récits dans des styles et des narrations variés viennent souvent surprendre le lecteur. Certaines chutes sont complètement ahurissantes, comme dans "Trahison". D'autres offrent un peu de lumière après la pénombre, ou même l'obscurité, comme dans "Patricide".

Ce qu'on retrouve dans chaque histoire, ainsi que dans d'autres, romans ou nouvelles, de l'auteure, c'est cette difficulté à être soi, à communiquer avec autrui, même des très proches parents ou amis. Il y a une profonde mélancolie dans ses personnages majoritairement féminins face à l'amour et, plus généralement, face à la relation avec les hommes, qu'ils soient amants, maris, pères...

Je remarque aussi ici un accent mis sur la minceur poussée quelquefois jusqu'à la maigreur, chez ces femmes. Les proportions de la silhouette semblent s'inscrire comme une valeur intrinsèque de la personne. Ainsi, Lou, dans "Patricide", se déconsidère elle-même sous l'angle de la féminité car trop massive et costaude (son père, pour génial écrivain qu'il soit, n'a pas aidé non plus).

Treize nouvelles d'une grande qualité, comme toujours avec Mme Oates, qui laissent également une sensation de malaise pour la plupart d'entre elles. Je n'envie pas les destinées de ses personnages trop souvent comme pris dans la toile d'araignée de leur psychisme. Mais en tant que lectrice, cette plongée toujours renouvelée et surprenante dans les vies intérieures aussi bien que matérielles de ses personnages est un bonheur indubitable.
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