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Critique de Osmanthe


Ce livre est une bande dessinée, à l'occidentale, et non un manga, et se lit donc dans le sens usité de par chez nous. L'histoire est d'une simplicité limpide. Yumiko est une femme japonaise d'une bonne trentaine d'années, qui s'est expatriée depuis une décennie à Londres. Elle y a rencontré son fiancé, Mark, avec lequel elle va se marier. Evidemment, ce fut un temps d'intégration, mais elle a trouvé sa place, est devenue graphiste, s'est fait des amis...Un jour, elle reçoit un coup de fil lui apprenant la disparition brutale de son père, victime d'une chute en montagne. Elle doit rentrer à Tokyo pour les funérailles. Ces quelques jours, quelques semaines de retrouvailles avec sa famille, avec son pays natal et ses traditions vont être l'occasion pour elle de méditer sur ses choix et le sens qu'elle veut donner à sa vie. Son père était un homme responsable mais engoncé dans la tradition patriarcale, il a peiné à comprendre son désir d'envol, envisageant pour elle un mariage arrangé. C'est aussi ce qui avait fait divorcer les parents de Yumiko. Après les obsèques, où elle retrouve son frère et sa soeur qui se conforment à la norme sociale et sa tante, gardienne des traditions, Yumiko part retrouver sa mère qui vit à Kyoto, et qui on le devine n'avait guère sa place aux obsèques de son ex-mari. Cette femme intellectuelle avait le désir d'émancipation professionnelle et personnelle, et a été un modèle pour sa fille dans son choix de vie. Yumiko ressent dans cette épreuve un test de solidité de cette orientation, mais s'interroge plus encore sur son identité profonde, avec ses deux facettes de femme japonaise désormais imprégnée de culture occidentale. Trouvera-t-elle la clé, entre l'amour de son fiancé anglais et le théâtre nô, ce théâtre traditionnel japonais, masqué et très codifié, qui infuse ses pensées et ses rêves durant ces jours de deuil ?

Un thé pour Yumiko, avec son dessin aux traits simples et aux couleurs pastelles, est une douce rêverie sur le sens que chacun donne à sa vie, sur la destinée, les opportunités que nous saisissons, ou pas, alors que la durée de nos vies est limitée et incertaine. C'est aussi une forme de questionnement sur le défi de surmonter certaines différences culturelles entre les peuples. Malgré les incompréhensions, les difficultés, c'est aussi ce qui peut faire le sel de la vie, une source d'épanouissement personnel et un progrès collectif vers plus de tolérance.


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