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Citations sur Les Pêcheurs (24)

J'ai entendu dire que lorsque la peur prend possession d'un cœur, la personne s'en trouble affaiblie. On aurait pu le dire de mon frère, car, lorsque la peur prit possession de son cœur, elle le dépouilla de bien des choses : sa sérénité, son équilibre, ses relations, sa santé, et même sa foi.
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Elle cessa de parler, et ainsi débuta le silence qui allait engourdir son monde tout entier. À dater de ce moment, elle resta à la maison, assise, silencieuse, fixant le vague d'un regard fou. Quand notre père lui parlait, elle se contentait de le dévisager comme si elle n'avait rien entendu. Naguère, cette langue à présent pétrifiée produisait des mots comme les champignons produisent des spores. Quand elle était agitée, les mots surgissaient de sa bouche comme des tigres, et coulaient comme une fuite d'un robinet cassé quand elle était calme. Or, après ce soir-là, son cerveau devint un réservoir de mots dont aucun ne filtrait ; ils gelaient dans son esprit.
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A fe f ko le fe ko
man kan igi oko

Osupa ko le hon ki
enikan fi aso di

Oh, Olu Orun,
eni ti mo je Ojise fun

E fa orun ya,
e je ki ojo ro

Ki oro ti mo to
gbin ba le gbo

E ba igba orun je,
ki oro mi bale mi

Ki won ba le gbo.

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Comme le vent ne peut pas souffler
sans effleurer les arbres,

Comme personne ne peut masquer le clair
de lune avec un drap,

Oh père de l'armée
dont je suis un oracle,

Je t'implore de déchirer les
cieux et de verser la pluie

Pour que les plantes
que j'ai semées puissent vivre

Mutile les saisons pour que
mes mots respirent,

Et qu'ils portent leurs fruits.
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A chaque ballon détruit, nous nous cotisions pour en acheter un autre - tout le monde sauf Kayode qui, issus de cette frange indigente de la population qui proliférait dans la ville, ne pouvait se permettre de dépenser le moindre kobo. Il portait souvent un short déchiré, usé jusqu'à la corde, et vivait avec ses vieux parents, chefs spirituels de la petite Eglise apostolique du Christ, dans un bâtiment à un étage resté inachevé, situé dans le virage qui menait à notre école. A défaut de contribution financière, il priait pour le ballon, demandait à Dieu de nous aider à garder celui-ci plus longtemps en l'empêchant de sortir de la clairière.
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Il était de tradition de franchir le seuil de la nouvelle année dans le cadre d'un office religieux, et tout le monde s'entassa dans la voiture de notre père pour aller à l'église, qui était bondée au point que des fidèles demeuraient à l'entrée ; tout le monde allait à l'office ces soirs-là, même les athées. C'était un moment lourd de superstitions : on craignait l'esprit maléfique des mois en "-bre" qui luttait bec et ongles pour empêcher les gens de franchir le cap du Nouvel An.
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“Don’t allow Father to visit again. Let him stay in Yola, please Jesus. Please listen to me: you know how hard he would whip us? Don’t you even know? Listen, he has cowhides, kobokos he bought from the meat-roasting mallam—that one is very painful! Listen, Jesus, if you let him come back and he whips us, we won’t go to Sunday school again, and we won’t sing and clap in church ever again! Amen.”
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(...) c'est ainsi qu'était structurée notre langue, l'igbo. Car même si le mot existait pour exprimer littéralement des mises en garde telle que "Fais attention", ils disaient toujours: "Jiri ire gi guo eze onu - Compte tes dents avec ta langue.
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Lorsque j'y repense aujourd'hui, ce que je me surprends à faire de plus en plus souvent à présent que j'ai moi-même des fils, je comprends que c'est lors d'une de ces expéditions que notre vie, notre monde a changé. Car c'est bien là que le temps s'est mis à compter, au bord de ce fleuve qui fit de nous des pêcheurs.
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- Tu vois, Ben, dit-il enfin, le peuple d'Umuofia s'est laissé conquérir parce qu'il était désuni.
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Alors la silhouette répondit et je l'entendis distinctement : comme si aucune raison, aucun barreau, aucune main, aucune menotte, aucune barrière, aucune année, aucune distance, aucun laps de temps ne s'était immiscé entre le moment présent et la dernière fois que j'avais entendu cette voix ; comme si toutes les années écoulées n'étaient que l’intervalle entre l'instant où l'on pousse un cri et l'instant où il s'éteint.
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