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Critique de Ana_Kronik


C'est un petit OLNI, un objet littéraire non identifié. Un poème en prose de 180 pages. Bon d'accord, Silvina Ocampo n'est pas la première à avoir écrit une autobiographie sous cette forme, mais peu d'autres s'y sont risqué.

Le résultat est surprenant, étourdissant de justesse. L'auteure réussit à ressusciter l'expérience de l'enfance que chacun de nous a pu vivre.

Évidemment, tout le monde n'est pas né dans une famille aisée de Buenos Aires. Avec jouissance d'une immense maison - en fait, plusieurs maisons communicantes, en plein coeur de Palermo, avec déménagement à la campagne en été lorsqu'il fait trop chaud, à San Isidro (devenue depuis une des banlieues les plus chics de la capitale) ou à la campagne. Au contraire, Silvina Ocampo arrive à gommer complètement l'influence que cette société bourgeoise, avec ses habitudes, ses manières précieuses et ridicules, pourrait avoir sur une enfant.

La découverte confuse de la sexualité occupe une bonne place dans le dernier tiers du livre, comme pour marquer ce passage de l'enfant à l'adulte, cette perte de l'innocence. Là encore, Silvina Ocampo frappe juste, tout en évitant le scabreux et le convenu.

On s'aperçoit ici que l'enfance se vit un peu de la même façon, indépendamment du milieu où l'on est né. Peurs, désirs, joies simples, audaces, attachements, répulsion, ne sont-ils pas des émotions communes à tous les enfants? On sait que nous ne choisissons pas nos souvenirs. Ici, ils sont simples: la petite musique du râteau qui passe dans le gravier, l'odeur de semoule tiède de la maîtresse de couture. le temps qui passe, qui nous amène à fabriquer nos propres souvenirs, à les faire évoluer sans cesse, n'est il pas l'élément clé qui nous fait ce que nous sommes?
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