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Critique de SophieChalandre


Cette pièce de théâtre en trois actes et une poignée de protagonistes de Silvina Ocampo (coécrite avec Juan José Hernandez) n'est pas ce que l'écrivaine argentine a produit de meilleur.
Adelaida, grande bourgeoise aux airs de diva, Greta Garbo de son quartier, est abandonnée par son deuxième mari et craint de perdre sa maison. Ses domestiques et employés, ainsi qu'un médecin de famille sont ses confidents, conseillers et admirateurs.Silvina Ocampo qui a fait le choix d'une esthétique proche du grotesque propose une satire de la bourgeoisie argentine urbaine mais aussi une critique de l'univers féminin.
L'intérêt de cette intrigue théâtrale, bâtie comme une comédie de boulevard, réside dans la capacité de l'auteur à construire des personnages perclus de faux semblants et vivant dans les apparences, ce qui rend la réalité mouvante, les protagonistes au bord du déséquilibre et les références auxquelles s'accrocher changeantes, tandis que le monde ne semble pas se modifier, perdurant tel qu'en lui-même. Si les masques tombent au fur et à mesure de la pièce, on ne sait plus qui croire, qui ment, qui est victime. C'est plaisant, bien écrit, avec une empreinte poétique sous l'influence claire de son ami Borges.
Le fond du problème de cette classe bourgeoise argentine rivée à ses prérogatives et avantages n'est finalement pas clairement posé : Silvina Ocampo ne dénonce pas entre les lignes le système qui permet cela puisqu'elle appartient à cette même classe et ne souhaite pas renoncer, on peut le comprendre, aux avantages qui découlent de sa propre position sociale.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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