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Citations sur Chardonneret (17)

L’idée me fait bander, le désir est réveillé et la pêche. La pêche est une affaire de désirs. Avoir des désirs, c’est fondamental, et les désirs sont fous de toute façon, comme c’est fou de vivre plus simplement. On comprend intellectuellement les dépressifs qui ne trouvent justification à rien. Certains en font une œuvre malgré tout, car il reste alors le désir d’écrire, désir de vivre qui se concentre sur une seule action et du coup fait les œuvres fortes, ce qui rejoint l’idée d’Edik, que la littérature russe existait avec les camps, et celle de Drieu La Rochelle qu’elle se développait aussi avec la censure. La censure des sens peut y participer, bien qu’il faille les sens et du sens pour écrire. Proust qui sortait peu était particulièrement sensible, asthmatique. Moi, le sens du jardin développé à Salies, conséquence d’une solitude, d’un enfermement. Une citrouille alors suffisait à l’enchantement ; maintenant, j’en plante toute une rangée, de quoi en faire commerce en septembre.
L’idée m’a traversée d’emmener Martin en Ukraine. Pas absolument exclu. Couper les branches du marronnier, idée qui revient à la charge, en partie parce que son épaisseur me bouche trop la vue sur le jardin. Le regard est obligé de s’enfoncer en baissant la tête sous le tunnel de verdure, les feuilles basses touchant les fleurs des carottes sauvages ; au fond, j’aperçois seulement l’extrémité des feuilles du noyer. Je suis transportée aussi ailleurs, dans la friche que j’imagine du jardin familial, les framboisiers, les cerisiers, les rosiers. Que reste-t-il ? Y’a-t-il encore des rossignols, des chœurs de grenouilles ? Je veux y aller en secret de la famille, avec sous le bras le livre de Papa et un cahier neuf pour tenir le journal du voyage.
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Le bouleau, fouetté par le vent, est mousseux comme une grande vague verte, les maisons sont comme des bateaux qui ont jeté l’ancre au port, mais sont secoués par la bourrasque. Le vent arrive par vagues bruyantes, sortes de rouleaux sonores qui ressemblent à de grandes claques dans le dos des toits. Les nuages au-dessus de la maison Garzoni se distendent un peu, laissent apparaître un peu de blanc, puis un peu de bleu et commencent à circuler. Une tourterelle se pose sur la pelouse, un oiseau se décide à chanter, mais le feuillage secoué continue son balayage bruissant, son bruit de houle. Un passereau sur la crête du toit, son observatoire, et une corneille noire tout en haut du bouleau se balance. Les femelles posées sur leurs œufs dans les nids doivent passer un mauvais quart d’heure. Si les oiseaux traversent le ciel en piqué, c’est certainement pour ne pas être le jouet du vent qui pourrait les culbuter. Peu se risquent. Je voudrais aller voir mes fleurs, mais il faudrait que je prenne du rafia pour les attacher et le rafia est dans le bureau. Je ne veux pas réveiller fille et petite-fille. Il faut attendre.
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Le jardin se balance par vagues (il y a du vent aujourd’hui) tout en restant immobile, son voyage se fait sur place, mais il participe entièrement au mouvement général et ambiant, accompagnant la course des nuages de ses gestes d’adieu avec ses bouquets de baisers fleuris, roses, bleus, rouge vif. Il lâche ses pollens, ses parfums, plus tard ses graines, qui voyageront elles follement pour ensemencer des terrains inconnus.
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Hier soir, visite des bambous, repéré une pousse énorme, circonférence épaisse, presque comme mon pouce. Ainsi chaque année seront-elles un peu plus épaisses, pour finalement donner ces cannes superbes de cinq centimètres de diamètre vernies. La projection dans le temps de cette expectative rend la gestion du temps qui passe plus supportable, car au lieu de se lamenter (il passe trop vite), il y a la tendance à souhaiter le dévorer ; gloutonnement pour être déjà dans l’avenir, au moment où les bambous, le magnolia, les cèdres auront pris toute leur ampleur, alors bien sûr il sera temps de se coucher pour mourir, l’œuvre achevée. Est-ce la seule œuvre ? L’écriture en est-elle une autre ? Quelque chose qui foisonne aussi, bourdonne, une masse qui se balance comme le marronnier, et des verticalités (j’espère comme les bambous), des flèches vers le ciel. Hier, bel atelier à Ansauvillers, écriture à partir des mosaïques, des fresques de Pompéi et des maquillages des dames romaines.
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Tour de jardin mouillé. Visite aux bambous, à l’allée de la cour. La plante pelucheuse, molène, couleur jade, ramassée dans la forêt, est somptueuse. Elle s’élève et prépare une fleur. Les delphiniums, que je croyais blancs, sont bleus. Des iris, bleus aussi, ont fleuri. J’espère que tout cela sera magnifique pour le week-end et peut-être déjà des roses. Tous les rosiers ont des boutons. J’ai relu quelques pages du Journal et il me semble qu’il faut continuer. De toute façon, c’est ce que j’aime écrire et rien d’autre en ce moment. C’est le corps entièrement présent dans cette activité, à sa place au bureau et à sa place devant la fenêtre sur le jardin. Le confort physique et la légère angoisse, et quoi maintenant, qui se dilue dans l’écriture, parce qu’il y a toujours une impression nouvelle. Pas de jour où une impression se serait répétée. C’est cela qui est magique. J’ai ramassé sur le rebord de la petite maison un autre coquillage escargot pour tenir compagnie à celui d’André, qui du coup paraît un peu moins obscène.
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J’ai semé fèves, pois, carottes, salade, betteraves – continuer aujourd’hui – planter les dahlias derrière les tomates. Madame Cadas est venue voir. Gretl arrive à quatorze heures. Banque à dix heures. Je commence à me détendre un peu (maux de tête hier et avant-hier). Les fleurs du marronnier sont bien roses, en fait elles semblent devenir d’un rose plus soutenu chaque jour. La masse feuillue est très présente devant la fenêtre. Je vais faire une photo de ma table avec le nouvel appareil. Très agréable. Petite séance épatante de dessin de pousses de bambou, qui retient la rosée, trois, quatre petites gouttes au bout des feuilles minuscules. Extraordinaire. Pris des photos et aussi d’ancolies mauves avec rosée. Ensuite passage dans la cour, où un pavot vient de s’ouvrir. Autre photo. Maintenant, bain vite fait et Beauvais.
Une envie de faire encore un tour. Déménagement sur la terrasse, sous le marronnier, mais une averse aussitôt ! Minuscule et passagère sûrement car le ciel est bleu ; je me pousse là où le feuillage du marronnier est plus épais. Je respire le parfum de potager des carottes sauvages, j’entends les tourterelles et le bourdonnement dans les fleurs, le chant des oiseaux. J’ai relu ce que j’avais écrit sur Adrien – je ne peux pas continuer.
Le bambou noir m’appelle. J’ai découvert ce soir ses premières pousses, au cœur de la touffe. Je vais les voir : les pousses brunes sont très épaisses, cela promet de belles cannes. L’air dehors est doux et frais à la fois, avec une légère odeur de fumée de bois dans la maison, le bureau, odeur d’encre de Chine. Une machine de blanc est en marche. J’ai pris mon thé dans la tasse rose et me suis mouchée dans un mouchoir bleu.
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Le temps est à nouveau gris aujourd’hui (annoncé, un peu de vent) Les plantes se balancent. Caroline se lève. Je vais poser le plateau du thé dans la salle à manger. Encore un moment avec mon journal, même si je n’ai rien à dire, c’est ce rien qui donne une impression de liberté, de paix. Le papier ferme du cahier, les lignes qui guident l’écriture, l’encre que je tiens d’une main et qui fait une croûte au bord de l’encrier. Cuisson de l’encre à l’air libre. Combustion. La croûte ressemble à celle de la confiture de cerises noires. Richesse de ce résidu condensé de matière, croûtes sur les plaies aussi, et goût des croûtes (celles-ci) que j’aime bien croquer. La croûte (peinture) inutile peut-être – gaspillage de matière toujours un peu grasse – le surplus, l’évaporation, la condensation. À l’opposé, la légèreté de l’ombre antimatière, la légèreté de l’aquarelle, matière très diluée, peinture chinoise aussi à l’encre diluée, nécessité du talent, du geste qui ne trompe pas, vérité de l’ombre donc, de l’allusif, du presque rien, mais aussi, à l’inverse de la laque, des couches superposées enfermant un secret lentement élaboré au plus profond de la matière. Sous la croûte, la vie souterraine, sous le rocher la source, sous la paupière, l’œil limpide. Au fond de la matière épaisse, un œil virtuel qui nous regarde. Les fleurs, yeux de la terre et lumière, lente traversée de la croûte épaisse pour accéder à la lumière, à la contemplation du ciel. L’attente passionnée de la plante qui sort, comme la découverte d’un secret, de mille secrets. Hier, nous avons vu de près le champ de colza jaune ; beauté et vigueur du colza dont les tiges ressemblent un peu à celles du chou. Odeur de potager dans la plaine, odeur subtile et sucrée, le sucre liquide, sève et pollen des plantes, source aromatique qui embaume l’air et dont se gorgent les insectes pollinisateurs, les abeilles ouvrières du miel. Il y a dans l’air comme un bain parfumé d’odeurs diverses, dilution de tous les concentrés qui arrivent à la lumière et que les plantes distillent, ce sucre dans l’air et le goût du lait maternel. Au printemps, nous nous transformons tous en nouveau-nés, nous pompons le lait de l’atmosphère printanière. L’enchantement de ces échanges naît dans un silence relatif ; le corps participe aux échanges des plantes par le sens olfactif, la vue aussi. Le tintamarre dérange. Le matin très tôt, lorsqu’il fait encore nuit ou presque, le gazouillis des premiers oiseaux, comme la mise en marche d’une petite boîte à musique, presque la même toujours, pas de surprise là, plutôt confirmation du silence comme les étoiles, confirmation de la nuit. Quelques notes, quelques points lumineux, célébration de ce qui est grand, infini, envoûtant, éparpillement de trésors, cassette répandue.
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Je sors un moment sur la terrasse : le jardin gorgé d’eau se prépare pour une belle journée, les gouttes de pluie sont encore accrochées en rangs le long des cordes à linge, il fait doux, il y a dans l’air une odeur de feu de buis. Délices de tout cela.

Tour de jardin avec des bottes. Les ancolies et les frésias vont fleurir incessamment, suivront les campanules et les digitales qui montent. Je sens que, dans l’après-midi, j’irai peindre lorsque le jardin aura un peu ressuyé. La grande plante pelucheuse aux feuilles ovales d’un vert clair de jade et qui retient l’eau dans son velours, déterrée dans la forêt l’année dernière, est superbe. Cela donne envie d’acheter l’appareil photo macro de mes rêves pour le jardin. Je vois une goutte (énorme) de pluie sur une feuille basse du marronnier, elle brille au soleil, diamant éphémère. Hier, André, qui a pris le téléphone pour me parler de ses fleurs, me dit que peu de gens ont vu son jardin jusqu’à présent. C’est un trésor à partager – nous le partageons avec les oiseaux.

Le couple de merles est sur le rebord de la terrasse, un noir, un brun ; je surprends le mâle partageant un ver de terre avec sa femelle. Il lui en met la moitié dans le bec. C’est joli et émouvant. Geste primaire du partage que j’ai déjà observé avec le coq et la poule. Le sentiment commence là.

Thé russe. Tasse rose. Je pense à Edik, sans doute encore à Moscou pour la Pâque russe, parti avant d’entreprendre la chimio (revoir le pays natal avant de...). Le thé est magnifique comme d’habitude, avec le miel de châtaignier et tartines grillées. Caroline hier a fait une soupe très bonne avec les queues de cresson et de radis.
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Avec Dine, il s’était trouvé dans une barque, sur un étang, après une marche dans la forêt. Elle avait seize ans, était la fille de notables du coin qui venaient en vacances dans un château qu’avait fréquenté un certain abbé de Bucquoy. Les grandes personnes faisaient la fête, sa grand-mère servait les tables disposées sur la pelouse. Il était venu en vélo chercher un sandwich et s’apprêtait à repartir pour aller pêcher. Dine, accourue à sa rencontre, lui avait demandé de l’accompagner en promenade. Ils avaient marché ensemble, lui poussant son vélo, elle s’arrêtant au bord des talus pour faire un bouquet bleu de campanules et de scabieuses. Au bord de l’étang, ils avaient trouvé une barque et elle lui avait dit que Gérard de Nerval, après avoir lu le manuscrit de l’abbé de Bucquoy relatant la vie malheureuse et romantique d’Angélique, était venu sur cet étang méditer sur une destinée presque en tout point semblable à la destinée de sa mère. Il l’écoutait en ramant, puis, silencieux, les rames en l’air, comme fasciné, mais aussi pris de malaise quand elle lui avait parlé du garçon charcutier qui avait séduit Angélique. Bêtement, il s’était senti visé, presque offensé. En descendant de la barque, il lui avait tendu une main moite en guise d’au-revoir et la vit qui essuyait la sienne au coin de sa jupe, en s’éloignant. Cette vision avait fait monter en lui une étrange colère noire. Assis au bord du lit, il se pencha brusquement, attrapa la tête de Dine, comme on attrape une boule de bowling, ses doigts dans ses orbites creuses, et la lança contre le mur de boîtes rouges, qui s’écroula dans un tintamarre de ferblanterie. Les boîtes, certaines cabossées, roulèrent contre les plinthes, contre les autres têtes et s’immobilisèrent. Il se mit à jouir du silence, allongé sur son lit, les yeux fermés, les mains croisées sous ses cheveux rouges.
C’est ainsi qu’une vieille guimbarde rafistolée pouvait rendre l’âme, à grand bruit, au bout d’une piste, au pied d’une dune. Se saisissant du jerrycan à demi plein d’eau tiède, pieds nus, il s’avancerait dans le désert, à la recherche de lui-même, petite silhouette maigre et grise, tremblante comme un mirage, au sommet de la montagne de sable ridée. Il irait coulant avec elle vers le sud, écoutant sa respiration grave, se noyant dans l’infini d’un temps qui cesserait d’exister. Des bêtes jaunes à écailles, mi-serpents, mi-géants, plongeraient la tête la première dans la farine de quartz rose. Lui- même pourrait se coucher dedans pour se reposer, enveloppé par le sable, par la lumière intense, baigné dans le vent, dans l’eau fraîche d’un oued, la nuit, plus près du ciel et des étoiles, il ne serait plus seul. Il n’éprouverait plus d’autre besoin que celui de marcher, d’avancer. Des hommes d’une grande beauté, enveloppés de bleu et de noir, le croiseraient, lui offriraient des dattes... Exceptionnellement, en étranger, assuré de respect et de discrétion, il aurait le privilège de s’asseoir près d’un feu et de partager avec une femme voilée une galette cuite sous les pierres. Son corps n’aurait presque plus d’exigences et retrouverait une dignité sereine, son esprit s’élèverait au-dessus de lui- même, tracerait des cercles autour de lui comme le vol lent et fier d’un gypaète. Il lui viendrait peut-être l’idée de fondre sur soi-même, dédoublé, de s’arracher les yeux. Encore plus tard, ses os échoués au bord d’une piste de caravane blanchiraient au soleil, auprès d’autres ossements aussi beaux.
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La grande fête de sa vie, celle qui les avait précédées toutes, c’était dans son jardin de roses et de solitude qu’elle l’avait connue, foudroyante et superbe. Les bombes pleuvaient alors sur Rouen, Beau vais, Paris ; les cathédrales s’effondraient ou résistaient, selon le cas ; les gens se terraient dans les caves, s’enroulaient frileusement dans des couvertures nuit après nuit, leurs enfants dans les bras et mangeant des rats. Sa mère, les cheveux au vent, accrochée à la barre extérieure chromée, verticale, d’une portière de wagon de chemin de fer, debout sur le marchepied, regardait filer les rails avant de se laisser tomber en contrebas, sur le talus, tandis que le train explosait un peu plus loin dans le brouillard. Les lits de pétales de roses fraîches que le père lui faisait, allant jusqu’à acheter, dans son délire, des charrettes entières de fleurs à la marchande du coin, c’était bien fini. A sa façon, sa mère aérait son corps, le livrait au vent, et la vie, en elle, choisissait une forme particulière de résistance : la résistance-fer. Pendant ce temps, le père, démuni, s’était inventé un nouveau jeu : aller dans le Midi, avec les garçons, rendre visite à la Reine de Saba. Il avait vendu son costume de rechange, ses chaussures, sa machine à écrire, quelques livres rares, emprunté à gauche et à droite et ils étaient arrivés, triomphants, des pétards plein les poches, pour bousculer les habitudes, rire, tempêter, raconter, promener, gaver, acheter, surprendre. Et elle riait jusqu’aux larmes, sursautait, écoutait, roulait en carrosse, consommait, n’en revenait pas d’ahurissement, assise en haut d’un escalier de grand magasin sous une coupole en verre de couleur, un ours blanc dans les bras, trop beau pour elle. C’étaient des histoires à n’en plus finir, des oies rôties, des pêches Melba, des fiacres, des virées à la mer, des photographes de plage et, le matin, dans le lit énorme, avec les hommes, les garçons, les trois rois mages, l’érotisme et la volupté. Son cœur battait toujours, quand elle gravissait l’escalier matinal, petite, menue dans sa chemise de flanelle. Elle avait peur. Elle leur en voulait presque d’être tout à coup si effroyablement présents, de n’avoir pas plus de délicatesse, de pudeur. Mais elle ne pouvait pas leur exprimer cette démesure ; elle pouvait seulement la subir, puis, l’air égarée, serrant l’ours dans ses bras, rester de nouveau seule dans le jardin où leurs rires résonnaient encore. Ils lui écrivaient des lettres, le ciel transportait leurs pensées ; des tortues marchaient obstinément dans la campagne chargée de mimosa ; l’ours était doux à caresser ; elle se mit à rêver d’apparitions.
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