Les hommes ne sont pas des héros

J'ai apprécié la sincérité du récit autobiographique. Effectivement, il n'y a pas de héros dans cette Deep America de "red necks" où l'on voue un culte au village qu'on ne quitte jamais, où les interactions sociales sont limitées aux paroissiens, selon ce qui apparaît comme un nivellement par le bas. Conséquemment, tout effort de promotion sociale, celle d'un Chris Offutt qui revient, après vingt ans d'absence pour enseigner la création littéraire dans l'université locale à la réputation médiocre, ne l'en fait pas plus un héros.
J'ai apprécié les chapitres entrecroisés où, parallèlement à l'histoire de sa "réimplantation", il raconte le témoignage de ses beaux-parents, rescapés du système concentrationnaire nazi.
J'ai apprécié les portraits féroces mais aussi tendres que fait l'auteur, sur lui et sur les personnages qui l'ont entouré et qu'il retrouve vingt ans plus tard : des copains avec qui il a partagé fumettes et beuveries, des enseignants qui lui ont permis de s'extraire de sa condition, du père si difficile à comprendre notamment.