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Critique de le_Bison


Classique. le pick-up, la poussière et le juke-box illuminé. Ambiance country, ambiance Kentucky. Qui y est né y reste, telle serait la devise de l'état. Loin de toute civilisation, presque perdu au milieu d'un désert de poussière, des néons illuminent le bout de la route, rectiligne depuis des kilomètres de vide. Mais à des kilomètres du mythe, j'entends cette musique, je perçois cette odeur de T-Bone au grill, je vois même des volutes de fumées de cigarettes comme dans le temps on voyait le crépitement d'un feu de camp d'un camp sioux ou apache. le Pig's Eye. Ça réchauffe un peu de mon âme gelé.

Les portes du saloon s'ouvrent, des cris et des rires, de la sueur et des bonnets D. Je vois une dame, seule au comptoir, crinière brune longues jambes, elle parle à sa bière. Je m'assois à deux tabourets d'elle, je ne veux pas m'imposer. On me sert une bière, je la siffle, la bière. Pas la femme, ni la serveuse. de toute façon, je sais pas siffler. Je ne dis rien, je bois juste le regard porté sur la vie de cette Amérique profonde. Elle ouvre la conversation, à ma grande surprise, à son grand sourire. 
- C'est où, chez vous ?
- Kentucky.
- Quelle partie ?
- Celle que les gens quittent. 
Voilà, tout est dit. le Kentucky, il faut y être né pour y rester.
On se quitte sur un sourire, avant des larmes. Je remonte dans le pick-up, chevaucher la poussière de la nuit sur mon destrier rouillé.

Direction nulle part.
A la recherche d'un nouveau bar.
Une lumière tamisée,
je commande un whiskey.
La serveuse, une rouquine qui aurait pu être carmélite si elle ne portait pas aussi bien sa chemise à carreaux trop serrée et sa jupe en cuir si bien moulée.
Des clients anonymes, santiags aux pieds, stetson vissé.
 
Là, dans la pénombre, je vois des gens simples qui triment la journée sous le soleil rouge et qui se divertissent la nuit sous la lune bleue. En les observant, on pourrait écrire plusieurs recueils de nouvelles, rien qu'en évoquant leur vie et la poussière qui tourne autour. de jobs précaires en bouteilles vides, les histoires du Kentucky. de la violence, un peu de rudesse et beaucoup de solitude autour de ces âmes. 
 
Je prends une nouvelle fois la route, dans l'obscurité de mes phares fatigués. L'errance dans la poussière, dans la nuit, divagation nocturne, l'auto-radio qui crachote faiblement un Billy Ray Cirus. J'arrive au motel, là encore un coin perdu au bord d'une route, il reste une chambre. Je file direct au bar, commande un bourbon & branch. Et là, je la vois ; elle a les yeux fermés mais un sourire bandant, il est temps que je vous laisse...
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