AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Marple


Le ruban est d'abord un nom propre, Ruban, celui d'un tout petit oiseau jaune, plus précisément une perruche callopsite un peu magique, venue au monde dans le chignon de la vieille Sumire et apportant un moment de joie et d'apaisement à tous ceux qu'elle croise : enfant rêveuse, femme malheureuse, jeune paumé, vieille artiste malade...

Le ruban, c'est ensuite un drôle de livre japonais, plein de délicatesse et de fantaisie, mi-roman, mi-recueil de nouvelles, et poétique tout du long. J'avoue que je n'ai au depart pas tout compris aux rapports entre les histoires, cherchant à y retrouver des personnages qui ne s'y trouvaient pas et refusant de laisser â Ruban ce rôle de seul lien entre les intrigues, les gens, les lieux et les époques...

Je n'ai pas tout compris, donc, mais j'ai été très touchée par la beauté et la grâce du texte, que je vois comme un long haïku de presque 300 pages, un peu à la manière d'Aki Shimazaki. C'est en effet, en tout cas à mes yeux de novice de la culture nippone, un concentré de ce que j'y apprécie : une forme de légèreté sereine, l'amour des oiseaux, des cerisiers en fleur et des gens de coeur, un style lumineux avec des comparaisons sensuelles ou gastronomiques, la poésie plus forte que la vraisemblance ou les conventions, et l'espoir plus fort que la noirceur, mais souvent sous des apparences loufoques...

Si le fond du livre est poésie et allégorie, si un chignon y ressemble à un nid ou à de la crème fouettée et un oiseau à l'optimisme personnifiê, les thèmes traités restent sérieux et graves, dans le désordre : l'amour, le mur de Berlin, la difficulté de devenir adulte, la fin de vie, les délices de la cuisine japonaise ou encore le deuil.

Je n'aurais jamais lu ce livre si je ne l'avais reçu en cadeau et suis donc enchantée de cette belle découverte. J'envisage même d'acheter une petite mangeoire pour tous les rubans de mon quartier qui se perchent sur ma fenêtre, et évidemment de dévorer bientôt un repas de nouilles udon suivies de marshmallows grillés.
Commenter  J’apprécie          600



Ont apprécié cette critique (54)voir plus




{* *}