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Critique de nounours36


Sept touristes japonais et leur guide ont été pris en otage dans une région montagneuse et désolée. Après une centaine de jours de négociations, L'assaut d'une brigade anti-terroriste est ordonné, la cabane où ils sont retenus prisonniers est totalement détruite, il n'y a aucun survivant. Seul un enregistrement clandestin atteste de leur existence en ces lieux, Enregistreur qui avait été discrètement fourni par une ONG avec un dictionnaire caché dans un purificateur d'eau réapparait.

Deux ans après le drame, cet enregistrement refait surface, il rassemble des lectures semble-t-il : des textes énoncés à haute voix par chacun des otages pour surmonter la peur et tenter d'échapper à l'ombre béante de la mort. Une diffusion de ces textes va être effectuée par une radio. Huit émissions pour raconter la vie, la transmission que feront les huit otages.

Quel point commun entre ces récits, quel message essayent-ils de faire passer?. Nous retrouvons dans ces personnes kidnappés une décoratrice d'intérieur, un professeur de la filière de pâtisserie, un écrivain, un chargé de cours à l'université d'ophtalmologie, un directeur d'usine de machine de précision, un employé de société commerciale, une femme au foyer, un guide de tourisme. Il n'existe pas, ou je n'ai pas trouvé de liens entre la prise d'otages et ces huit récits. Avaient ils conscience d'une possible fin dramatique ?

On pourra trouver une mise en abîme dans ce récit. Chaque otage laisse une trace, une parole, de sa vie, comme les gens qui s'expriment dans l'une des « langues en situation critique ». Ces récits sont celui de rencontres, de moments nostalgiques, de tendresse. Un moment privilégié où chacun se raconte, ou l'on voit les traces du temps des émotions, des bonheurs et des tristesses également. A aucun moment l'on ne rencontre une crainte, ou une peur dû à leur situation.

Le fait de connaître la fin tragique de ces otages, m'a mis mal à l'aise dans la lecture de ces récits de fragments de vie . On a l'impression de vivre plusieurs réalités. Une qui semble superficielle et qui est la narration de la prise d'otages et des conséquences, et une réalité tout autre que font revivre ces voix. On dépasse la réalité du monde ( la sauvagerie de l'attaque) pour approcher un monde sensible, d'émotions mais irréel malgré tout.

Ogawa tout en nous racontant des histoires banales, nous entraîne dans des mondes différents avec des réalités nostalgiques et pleines de tendresse et pourtant avec une fin inéluctable. Un simple hommage rendu à des otages : ‘C'est ainsi que les otages ont lu chacun leur propre histoire.‘ .
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