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Critique de Chrisdu26


Voilà comment finir une année littéraire en beauté et que demander de mieux que la sagesse et la poésie d'Ogawa pour nous faire léviter avec les mots. Son style enchante et apaise. Des mots salvateurs qui ne peuvent que nous rendre meilleurs. Yoko Ogawa n'a pas son pareil pour écrire les détails infimes et indescriptibles. le froissement du papier, la saveur acidulée d'un bonbon au citron, le bruissement d'ailes de papillons, une nuque délicate, le chant cristallin du grillon grelot, même le silence sous ses doigts devient majestueux. Son style onirique et raffiné nous laisse comme en suspens. Les mots virevoltent, nous effleurent, nous caressent avec élégance et légèreté. Il est impossible de ne pas être touché par la grâce de sa « Plume », mot qui prend ici tout son sens. On tourne les pages avec délicatesse de peur de rompre la magie de la lecture.

Ce livre nous parle de la naissance, de la vie et de la mort. Entre chaque tranche de vie, il y a « des oiseaux qui ne font que répéter les mots que nous avons oubliés » et puis deux frères, deux inséparables, qui vivent en totale autarcie, se suffisant à eux même, loin du superflu. Il n'y a que le cadet pour comprendre son frère et entrer en symbiose avec lui. Ils se parlent en pawpaw le langage des oiseaux.

Finalement, l'histoire importe peu. Elle nous mène à méditer sur la peur de la solitude, sur les questions sans réponse et le futile qui nous phagocyte. Mais aussi sur la souffrance, la suffisance des gens, l'humilité face à la société de consommation. Accepter ce qui est et ce qui n'est plus. Pas à pas, nous suivons ces deux Êtres naïfs et empreints de vérité sur leur cheminement existentiel. Un voile de tristesse plane sur ce roman. le Monsieur aux petits oiseaux et la dévotion qu'il porte à son frère ainé. Ils nous apprennent, nous nourrissent, nous guident vers la sagesse, les valeurs et l'essentiel : la Vie.

« Il avait ramassé les cristaux de mots qui s'étaient échappés du gazouillis des oiseaux. »

Petits oiseaux, « tchii tchuru tchii tchuru tchru tchiru tchii …» le chant divin de la résilience…


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