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Critique de Amindara


Un roman historique avec des très bonnes critiques sur Babelio… je m'attendais quand même à beaucoup mieux concernant ce roman de Sofi Oksanen.

La 4ème de couverture me promettait de passer un moment en compagnie de Roland, résistant nationaliste estonien, qui se bat contre l'envahisseur russe, puis allemande, puis russe à nouveau. Ca me tentait bien. On me promettait aussi de passer du temps avec Juudit, estonienne mariée au cousin de Roland, qui tombe amoureuse d'un officier allemand. Et on me parlait, enfin, de passer du temps avec Edgar, le cousin en question, qui, au fil des envahisseurs, retourne sa veste sans aucun scrupule. Et en fait, j'ai passé un très long moment avec Edgar, un peu avec Juudit et beaucoup moins avec Roland. C'est du moins l'impression que j'en ai eue, alors que Roland aurait probablement été le personnage qui m'aurait le plus intéressée.

En fait, au travers du regard de ces trois personnages, Sofi Oksanen nous offre là un pan de l'histoire estonienne, de deux périodes de cette histoire plus précisément : l'arrivée des allemands dans les années 40 qui chassent les soviétiques du pouvoir. Puis à nouveau la domination soviétique dans les années 60. de base, c'est un thème qui m'intéresse, l'Histoire. Et je ne connais pas grand-chose de l'Estonie alors je me disais que ce serait l'occasion d'en apprendre un peu sur ce pays.

On voit cette histoire, donc. On est même directement plongés dedans. Ce qui est un peu déroutant lorsque, comme moi, on ne sait rien de ce pays en dehors de son nom et de sa localisation géographique. le contexte géopolitique n'est pas simple à l'époque et n'est peut-être pas suffisamment expliqué pour qu'on comprenne bien les enjeux à chaque fois.

Mais au-delà de cette histoire, on voit surtout un homme, Edgar en l'occurrence, qui est le modèle parfait du lèche-botte qui parvient toujours à s'en sortir quand le vent tourne. Ainsi, après l'arrivée des Allemands, lui qui était pro-soviétique, s'en sort à merveille en collaborant avec eux, allant jusqu'à leur livrer d'autres pro-soviétiques sur un plateau. Et quand les Allemands sont chassés pour laisser la place à nouveau aux soviétiques, encore une fois il s'en sort parfaitement bien en dénonçant autant que possible les anti-soviétiques.

C'est peut-être ce qui m'a le plus marquée dans ce livre (et le moins intéressée aussi, ce qui est dommage), Edgar. Il est particulièrement ambitieux et n'en a strictement rien à faire de sa femme. En fait, j'ai clairement l'impression qu'il ne l'a jamais aimée. Et tout au long des époques, on le voit en train de faire ses calculs, d'échafauder des plans, de s'interroger, de s'inquiéter. Que ce soit avec les Allemands ou les Soviétiques, on sent qu'il a clairement envie de pouvoir et de reconnaissance. Ce n'est pas un homme qui se bat pour ses idéaux, au contraire, il les laisse tomber dès qu'il sent le vent tourner. Et de le suivre, comme ça, ça m'a un peu agacée. Je n'ai pas aimé Edgar, pas du tout. Et ses états d'âme m'étaient complètement indifférents.

C'était la première fois que je lisais un roman de Sofi Oksanen, la première fois donc que je rencontrais son style. J'aurais du mal à dire si j'ai aimé sa façon d'écrire ou pas. Quelque part oui, un peu. Mais j'ai aussi trouvé ça très dense, peut-être un peu trop. La mise en page de l'éditeur n'aidait pas tellement parce que c'était écrit assez petit et ça a tendance à me décourager un peu. Mais au-delà de ces considérations, Sofi Oksanen est assez bien parvenue à me plonger dans l'ambiance de l'époque, et dans la tête d'Edgar.

Pour conclure, même si je reconnais les qualités littéraires de l'auteur, ce roman ne m'a cependant pas vraiment captivée. J'aurais préféré que l'histoire se concentre davantage sur Roland, ou même sur Juudit.
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