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Critique de berni_29


Ici, nous sommes dans un petit port de pêche d'Islande et d'emblée nous faisons connaissance avec le personnage attachant d'Ágústína, adolescente de quatorze ans, qui vit chez Nina.
Son territoire est fait de quelques lieux rituels : la mer bien sûr, immense, à portée du regard. Il y a aussi la cuisine de Nina, l'odeur de la confiture de rhubarbe et du boudin. Plus loin il y a ce jardin de rhubarbes justement. Sous les grandes feuilles, Ágústína aime revenir et méditer dans ses temps libres, c'est ici qu'elle fut conçue...
Et puis plus loin il y a la montagne, une montagne qu'elle rêve d'escalader pour contempler le monde de tout en haut. Mais voilà, Ágústína n'a pas les jambes suffisamment solides pour la gravir jusqu'à son sommet ; souffrant d'un handicap physique provoqué à sa naissance, elle ne peut se déplacer qu'avec des béquilles. Ágústína est née dans une voiture, celle de Vermundur, homme à tout faire, dévoué, presque un père de substitution pour Ágústína.
Pourtant c'est ce rêve qui la fait tenir debout, avancer sur ses béquilles...
Nina n'est pas la mère d'Ágústína. Ágústína ne connaît pas sa mère partie observer les oiseaux de l'autre côté de la planète, qui cependant continue de lui donner des nouvelles en lui écrivant de temps en temps. Depuis lors, Nina l'élève comme sa fille.
Alors, lorsque Ágústína contemple la mer, à quoi pense-t-elle ? Les saisons passent. Sa mère reviendra-t-elle bientôt la retrouver comme elle le promet dans ses lettres ?
Il y a une infinie douceur dans ce livre peuplé de personnages attachants et d'horizons tendus comme des promesses. Parfois les rêves savent nous hisser plus haut que nous. Ce récit poétique porte tout au long de son texte le rêve d'ascension d'Ágústína.
Le rouge vif de la rhubarbe est le premier roman de Audur Ava Olafsdottir, dont j'avais adoré Rosa Candida en précédente lecture.
Il y a quelque chose sans doute d'inachevé dans ce premier roman, des personnages s'effleurent le temps de quelques pages, ne savent pas toujours rassembler les mots pour se les dire. Il y a cette mère de l'autre côté de l'océan, qui ne sait pas revenir de là-bas, de ses oiseaux qu'elle observe et qui sont peut-être plus importants que sa fille. Ou peut-être pas... Après tout, qu'en savons-nous vraiment ?
Et puis il y a cette montagne qui brûle dans les yeux éperdus d'Ágústína, dans ses jambes de coton.
C'est un roman fragile et maladroit comme la vie, mais c'est aussi ce qui en fait son charme.
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