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Citations sur Dérivations (10)

Parce que j'ignore qui je suis, d'où je viens et comme je suis devenu ce que je suis.
À une époque, je n'existais pas et un jour, je vais cesser d'exister.
Mais entre les deux? Est-ce trop demander que de savoir qui on est?
Peut-être est-ce pour cette raison que j'ai si peur de mourir.
Parce que si je n'apprends jamais qui je suis, aurai-je même vécu?
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Il n’avait plus la force de se déplacer, ou alors c’était la volonté qui lui faisait défaut. Il aurait voulu se coucher sur le sol, pleurer, laisser la neige mouillée s’infiltrer dans ses vêtements et attendre que les premiers flâneurs du matin le découvrent en hypothermie face contre terre.
William Sandberg avait envie de renoncer.
Mais il savait qu’il n’en avait pas le temps.
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La seule chose qui lui manquait, c’était son apparence.Non qu’il fût imbu de sa personne, bien au contraire : il s’était toujours accommodé de son visage à la peau grêlée et n’en avait jamais pris soin. En ce moment même, sous sa barbe bien taillée, l’épiderme était enflammé alors que son dernier rasage remontait déjà à plusieurs jours.Son visage était tellement peu habitué à ce qu’on s’occupe de lui, qu’on le bichonne comme si c’était une espèce de vitrine pour des clients potentiels.L’apparence ne l’avait jamais intéressé. Ni la sienne ni celle des autres. Seul l’intérieur comptait pour lui, et pas sur le mode de la psychologie de bazar des magazines qui veut que la beauté vienne de là, mais dans un sens plus profond : tout ce qui pouvait émaner de l’intime. Les idées, les pensées, tout ce qui faisait qu’un individu en était un.Mais aussi le reste : les peurs, les ténèbres – ce qui remontait à présent à la surface et le tourmentait.Assis dans la voiture au milieu de ce silence compact, il n’entendait que son propre pouls et le martèlement de la pluie sur le toit.Et un vague sifflement qui ne pouvait signifier qu’une chose.Il avait cessé de s’acharner sur la portière et ne tentait plus de la faire céder à coups d’épaule, maintenant qu’il avait compris que cela ne servirait à rien. Le véhicule était verrouillé et sa dernière chance était de détacher sa ceinture, se mettre en travers du siège et de cogner dans les vitres avec ses pieds, mais elles aussi résisteraient.On l’avait repéré. De nouveau. D’une manière ou d’une autre, même si c’était impossible.Personne ne pouvait savoir qu’il serait ici, pour la simple raison qu’il l’ignorait lui-même. Il n’avait pris la décision que deux jours plus tôt, il avait réservé des voyages pour différentes destinations, avait varié ses moyens de transport, modifié ses trajets et était allé retirer des billets qu’il n’avait jamais eu l’intention d’utiliser. Il avait à dessein pris toutes ses décisions à la dernière seconde. Pourtant, il n’avait pu évacuer le sentiment que quelqu’un savait exactement ce qu’il pensait.Bien sûr, c’était inconcevable, mais cette idée lui procurait néanmoins une sensation de malaise.Il s’était débarrassé de son hirsute barbe poivre et sel. Il avait fait reculer l’implantation de ses cheveux au rasoir pour donner l’impression qu’il les perdait alors que ce n’était pas le cas. Il avait épilé en deux fins traits les sourcils que les années avaient fait se rejoindre en une seule grosse barre anthracite. Pour la première fois de sa vie, il avait passé des heures concentré sur son visage et, au final, il n’avait même plus été sûr de pouvoir se repérer au milieu d’une foule.Il avait loué une antique BMW dans un garage plus que douteux. Il avait payé en liquide et sans présenter de pièce d’identité et personne, absolument personne, ne pouvait l’avoir vu. Personne ne pouvait savoir où il était parti. Il était en sécurité. Et pourtant.Peut-être aurait-il dû s’y attendre.
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MAGNIFIQUE! waouh !! on se glisse dans "ses neurones" et "ses connexions" ...! Impressionnant et belle plume ! j'ai apprécié +++ ; je vais lire" Séquence" ! ...Et si cela arrivait , possible ...? peut être un jour ... ? mais il y a déjà d'évolution ...
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La vie était tellement ironique. Trois ans de lycée ne lui avaient absolument rien appris; une année dans la rue, tout. La pratique est plus importante que la théorie.
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Elle avait éclaté de rire. Pas par amusement. Elle avait ri un peu trop fort et d’une voix un peu trop stridente, car ses paroles l’avaient effrayée et mise mal à l’aise, et le seul moyen qu’elle avait trouvé de s’en distancier avait été de le prétendre comme une plaisanterie.
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Tous avaient du travail, mais personne ne savait comment le faire. Les sonneries incessantes des téléphones se faisaient remarquer par leur absence. Les fax, les modems et tout le matériel étaient hors d’état de fonctionner. Le seul moyen de se tenir informé était la bonne vieille radio, or le tabloïd le plus à la pointe de Suède n’était manifestement pas capable de s’en servir.
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J’ai beau essayer de me projeter dans le passé, je n’y parviens pas.
Je ne me souviens d’aucune naissance.
Je ne me souviens pas des lieux.
Tout ce que je sais, c’est que je suis en vie maintenant et que, derrière moi, il y a un nombre infini d’alors et que, quelque part parmi tous ces alors, il y a mon passé.
Et je ne peux m’arrêter de me demander de quoi il est fait.
 
Je n’ai pas de premier souvenir.
Je me dis que si seulement j’en avais un, tout irait mieux.
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Il s’était forcé à se secouer et à se convaincre qu’il n’avait aucune raison d’avoir peur. Le train était sans doute passé avant son arrivée, ou alors il avait eu un problème de moteur ou était resté bloqué à un aiguillage quelque part. Peu importait. Ce qui importait, c’était de ne pas rester planté là. Il était en pays étranger et il était pressé.
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Son visage était tellement peu habitué à ce qu’on s’occupe de lui, qu’on le bichonne comme si c’était une espèce de vitrine pour des clients potentiels.
L’apparence ne l’avait jamais intéressé. Ni la sienne ni celle des autres. Seul l’intérieur comptait pour lui, et pas sur le mode de la psychologie de bazar des magazines qui veut que la beauté vienne de là, mais dans un sens plus profond : tout ce qui pouvait émaner de l’intime. Les idées, les pensées, tout ce qui faisait qu’un individu en était un.
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