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Critique de Flaubauski


GrandMèreDixNeuf et le Secret du Soviétique m'ayant fait forte impression en janvier dernier, j'ai eu envie de découvrir le roman qui lui précédait. Bien m'en a pris, puisque j'ai préféré celui-ci.

Nous faisons la rencontre des habitants d'un immeuble en état de délabrement avancé de Luanda, qui a la particularité d'avoir une fuite d'eau s'écoulant sans cesse au premier étage.

L'histoire de chacun, étage par étage, nous est contée au fil de l'eau qui s'écoule du premier, histoires souvent douces-amères, empreintes dans tous les cas d'une poésie tragi-comique, alors que la guerre vient de se terminer en Angola, qu'elle a justement laissé des traces sur sa population, et que le gouvernement veut profiter de cette nouvelle paix pour "reconstruire" le pays en allant forer dans les sources pétrolifères de la capitale sans se préoccuper des risques encourus et des processus de sécurité à prendre en compte pour ce faire. Nous est ainsi également contée la corruption qui, en ces temps meilleurs qui devraient permettre au pays de respirer enfin, gangrène la vie politique, et aura, finalement, des conséquences directes sur notre immeuble et ses habitants.

Habitants, personnages de la vie politique, tout ce petit monde se croise, se parle, donnant parfois lieu à des conversations tout bonnement absurdes, donnant en tout cas lieu à la description de personnages hauts en couleur, d'un réalisme le plus banal ou d'un onirisme enchanteur, parfois hallucinatoire, selon les scènes et les évènements.

Ces croisements incessants, parfois sans queue ni tête, sont de plus parfaitement retranscrits par la plume d'Ondjaki, qui fait l'économie de la ponctuation forte et des majuscules pour mettre davantage au centre la virgule, dynamisant et rythmant, de manière tout aussi poétique, la vie de l'immeuble, dans d'amples périodes qui se scandent à certains instants comme des vers - ce que met également en évidence la construction même des paragraphes -.

Un roman que j'ai en somme adoré, d'une plume rafraîchissante, qui sert parfaitement le propos, beaucoup plus grave qu'il n'y paraît de prime abord, dans un paradoxe maîtrisé.
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