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Critique de bilodoh


Même si cet ouvrage s'intitule « Théorie », il est beaucoup plus un essai sur la pratique du voyage de l'auteur, sur ce qu'il aime, ce qu'il fait et ce que ses expéditions lui apportent. Pas non plus une « poétique », même si la poésie est importante pour traduire les émotions du voyageurs.

J'ai cependant adoré sa description des différentes phases du voyage. Je me retrouve dans ce processus de choix de destination, cette préparation par les livres et cet entre-deux, dans l'avion, où on est parti mais pas encore arrivé. Je suis d'accord avec l'attitude d'ouverture à adopter, mais si Onfray préfère un ami comme compagnon de voyage, je crois qu'un amoureux peut avantageusement partager nos périples, le tout étant une question de complicité et de goûts partagés.

Je trouve intéressant aussi les « effets » du voyage, la remise en question du soi et le retour à la maison. J'utilise aussi les notes et les images récoltées en chemin. J'aime bien mettre par écrit et raconter, car c'est une façon de « cristalliser » les souvenirs, comme le dit Onfray. Pour moi, c'est une manière de tirer le maximum du voyage que de refuser de le laisser tomber dans l'oubli. Je pense d'ailleurs que c'est un peu ce que je fais aussi en écrivant une critique sur Babelio, je prends le temps d'ordonner mon voyage dans un livre, de vous le raconter, pour mieux l'intégrer dans mes souvenirs.

Grâce à cette complicité des idées, je pardonne à l'auteur son ton un rien pompeux et son « name-dropping ». J'ai l'impression que parfois, des « penseurs » ajoutent des noms de philosophes pour montrer au lecteur leur culture, comme le font les aspirants-artistes qui citent les noms des vedettes qu'ils ont croisées.

Je suis indulgente aussi pour son introduction un peu boiteuse, où il remonte à Caïn et Abel et dans laquelle il associe les bergers nomades au voyage. C'est une vision idyllique, mais en fait, les bergers se déplacent pour suivre leur troupeau et sont dans un mode utilitaire qui a peu à voir avec la recherche de beauté, de soi ou de l'autre. Ils sont en mode travail, ils doivent surveiller leurs bêtes, les conduire aux points d'eau, assurer la survie. Sauf pour la beauté de la vie au grand air, les bergers nomades n'ont pas nécessairement de curiosité ce qui les entoure ou pour ce qui se passe ailleurs dans le monde.

Malgré tout, j'ai passé un bon moment de lecture. J'ai souri en lisant les énumérations de Michel Onfray et j'ai eu le goût de repartir… ou de lire d'autres théoriciens du voyage!
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