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Citations sur L'architecte de la vengeance (23)

Les évènements peuvent se développer d'un million de façons qu'Ella voit toutes s'accomplir sous ses yeux. Dans des projections holographiques qui croissent et se solidifient, formant des escaliers de bois qui grincent sous les lourdes semelles et des fenêtres si sales qu'on voit à peine dehors s'il pleut, s'il neige, s'il faut soleil ; un visage sur lequel pousse la chair, tiède au contact ; une lueur de tristesse ou de joie ou un mélange des deux dans le regard.
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Putain mais qu'est-ce que c'est que cette taule où je peux chialer sur l'épaule de ce négro géant parce que ma mère est morte ?
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Ella s'inquiète partois, quand elle monte dans le O101 de devenir un jour comme ces autres femmes, ces autres hommes qui rendent visite à des amis, des frères, des sœurs, des épouses, des maris, des péres, des mères, des tuteurs, des parrains, des marraines, des harceleurs, des victimes, des piliers de la communauté, l'homme qui vendait du crack à leur mère. Ces visages morts. Cette abolition de la pensée qui va avec le remplissage minutieux du sac avec des objets et des fournitures, pour que rien d'interdit ne pénètre dans l'enceinte de la prison.
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La bizarrerie de la taule. La bizarrerie de la prison. Il y a toutes sortes de trucs insensés qui se passent ici ; tout ce qu'il faut, c'est assez de patience pour se mettre en retrait et profiter du spectacle. Ça vient peut-être avec le temps. Ou peut-être pas. Peut-être qu'on va passer passer toute la durée de sa peine à se faire tabasser. Ou se faire tuer avant de sortir. Mais parfois on arrive à sortir. Pas de derrière les barreaux, mais de cet endroit, quel qu'il soit, où on essaie de vous enfermer quand on vous envoie derrière les barreaux.
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Ella regarde Kev, ne s'introduit pas dans son esprit, se contente de le dévisager, de remarquer les nouvelles touches de gris, la nouvelle dureté, les cicatrices qu'elle ne peut pas voir mais qu'elle sent. Il n'a pas la tête d'un garçon de dix-huit ans. Si il pense que le Sud ressemble à la Tchétchénie, que dire de son propre foyer?
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Je voudrais dire à Maman qu'après la dernière crise d' Ella, les choses allaient mieux, que j'ai lu des tas de choses qui n'étaient pas au programme et que j'ai peut-être commencé à comprendre ce qui se passe avec Ella, et qu'une fois que je serai à la fac, je continuerai à travailler la question. Je voudrais dire à Maman que nous sommes en voie de guérison, que nous réparons ce que nous pouvons, qu' aucune de nos blessures n'est irrémédiable, que la seule manière d'empêcher ce qui ronge Ella de l'intérieur de la dévorer entierement, c'est de rester ensemble.
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Dans son cerveau, il y a des capsules, des comprimés. Sertraline, Actifed, des médocs que lui file le personnel de santé, qu’il met parfois de côté pour pouvoir se coucher et les prendre tout d’un coup, en attendant qu’ils fassent leur effet – mais il se réveille toujours le lendemain en comprenant que, putain, il a encore flanché. Tout cela passe dans le regard de Kev et Ella le voit, même si ses doigts éphémères ne peuvent qu’effleurer les contours de cette pensée. Et Kev qui lui demande sans ouvrir la bouche : tu pourrais la faire cramer, j’en suis sûr, la carboniser, cette saloperie, entièrement ; je t’en prie, Ella, mets-y le feu.
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Les souvenirs filent comme des tessons le long de sa ligne de mire : ces deux-là dehors, lui avec sa bande, quand il était plus jeune, elle avec une cousine plus âgée ; elle et sa cousine portent d’énormes créoles avec leurs noms gravés en lettres d’or ; en sortant du cinéma, elles passent devant le garçon et sa bande ; le garçon lui gueule dessus et la grande cousine lui dit d’aller se faire pendre dans un espagnol fluide et acéré comme une lame. Puis des incursions furtives chez l’un ou l’autre pour baiser quand la fille sort du lycée ; et le garçon qui se chope des mauvaises notes et sa mère qui n’est jamais là, parce qu’elle jongle avec trois boulots ; le garçon qui ne supporte pas de voir un jour l’avis d’expulsion glissé sous leur porte, comme c’est arrivé aux voisins du dessus, et qui commence à dealer...
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La vraie raison, cependant, c’est la contagion. Elle ne supporte pas que leurs pensées se fondent aux siennes, elle ne veut pas sentir ce qu’ils ont en eux, entendre leurs préjugés, leur haine, leur apathie gicler en boule de flipper derrière ses yeux.
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Jamila et moi, nous parlerons de ce dont les gens parlent quand ils savent déjà qu’ils vont tomber amoureux, qu’ils vont se marier, qu’ils vont élever des putains de gosses sublimes, brillants, pacifiques.
Mais là, putain, j’aurais préféré qu’elle ne me reconnaisse pas. J’aurais tout donné pour qu’elle ne me reconnaisse pas, putain.
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