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Critique de Emiliec28


Comme pour beaucoup des lecteurs qui en ont fait la critique ici, j'ai été attirée par la 4ème de couverture : l'autrice voulait parler d'un amour déplacé, d'une attirance irrésistible. Évidemment, ça intrigue.
La première partie de l'ouvrage se déroule plutôt sympathiquement, on parle effectivement d'un amour interdit. le tout est un peu naïf et plein de bon sentiments. C'est plutôt plaisant à lire.
Et puis vient le point de bascule dans l'intolérable : le viol de Tina par Marco. On peut reconnaître une chose à l'auteure : elle nomme l'acte pour ce qu'il est. C'est bien un viol. Une occasion de traiter le sujet correctement mais tout ce qui se passe ensuite est une horreur. Un déni total.
Tina trouve des excuses à Marco, se rend responsable de son attitude à lui, de son agressivité (culture du viol bonjour). Ce livre qui s'annonçait ouvert se découvre être moralisateur avant tout et celle qui passe pour la responsable de tout ce qui va mal, de tout ce qui est immoral, c'est la femme "cette salope là" (page 203).
On retrouve quelques clichés bien placés aussi comme, page 206, "Les filles de Macédoine étaient de bonnes épouses, fidèles et loyales" quand Monsieur demande à son jardinier s'il est heureux en amour (sinon vous pouvez toujours procéder à un échange ou un remboursement en appelant le service après-vente)
Page 210 : "un corps destiné à porter les enfants d'un autre" Mais merde ! Les femmes ne sont pas des incubatrices ! Ce genre de commentaire n'a plus lieu d'exister, sans compter que son avis, à elle, sur la maternité n'a même pas été abordé.
Tout ça ce n'est pas une histoire d'amour mais une histoire de possession et ce n'est vraiment pas la même chose.
"Comment une fille de dix-neuf ans pouvait déjà être une garce ?" Allô ? Comment peut-on dire ça d'une jeune fille, qui n'a rien à se reprocher, qui découvre le sentiment d'amour et les désirs qui vont avec ? Et, surtout, que doit-on comprendre ? Que toutes les femmes sont vouées à devenir des garces avec l'âge ? C'est quoi, un genre d'option qu'on active à un moment ou un autre de notre vie ? Ah oui non, pardon il est frustré, il se fait des films du coup, normal, on part dans les insultes.
Mais, bien évidemment, avec les clichés on ne s'en tient pas qu'aux femmes, page 229 les hommes en prennent aussi pour leur compte avec une description surannée de ce que doit être un homme, bonjour le carcan, bonjour le patriarcat viriliste !
u début de l'ouvrage nous lisions beaucoup le point de vue de Tina. Passé le viol, le point de vue devient essentiellement masculin, sans remise en cause de leurs pensées ou de leur vision de la situation.
La seule chose qu'on saura de l'état d'esprit de Tina ensuite c'est qu'elle se blâme de la situation ainsi que son corps "trop attirant" mais, le PIRE, l'apothéose, c'est quand même page 249 quand Tina nous explique qu'elle ne voulait pas et puis, qu'ensuite, elle a voulu. PERSONNE n'a envie de faire l'amour en plein VIOL. PERSONNE. Les mots me manquent tellement j'ai été horrifiée en lisant ça. BORDEL ! On se bat TOUS LES JOURS pour faire comprendre la notion de consentement, pour lutter contre la sexualisation systémique et l'objectification des femmes et en 2020 on voit sortir un livre qui véhicule des idées pareilles ? Merci bien ! Mille fois non, c'est intolérable !
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